Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementaleDans un sens strict, la Tour du Valat na ni les moyens, ni la légitimité pour assurer « la coopération entreacteurs et institutions, la co-construction dun système de gestion » (cf. ci- dessus). Au mieux, elle peutpromouvoir cette approche et renforcer sa place dans le système de gestion. La Tour du Valat ne peutpas assurer une gestion intégrée unilatéralement car elle dépend de la volonté des parties prenantes àcoopérer pour co-construire un système de gestion efficace du point de vue politique, socio-économiqueet environnemental. En revanche, lintégration de la conservation des zones humides dans les systèmesde gestion en place ne peut exister que si certains acteurs, dont la Tour du Valat, la portent de façonproactive et stratégique.Dans un sens large, la Tour du Valat contribue à la gestion intégrée des zones humides en travaillant à laprise en charge de leur conservation dans la gestion, en impulsant effectivement un changement depratique en faveur de la conservation des zones humides. La méthodologie de gestion intégrée n'apas vocation à s'imposer pour tous les projets de la Tour du Valat, mais lorsqu'elle est identifiéecomme un levier stratégique de changement.La place de la Tour du Valat dans la gestion intégrée est celle dun acteur environnemental engagéporteur de valeurs de conservation, promoteur de ce concept dans différents sites en régionméditerranéenne. En Camargue, elle assume également la position dun acteur du territoire, propriétaire,gestionnaire et employeur.La gestion intégrée dans les projets de la Tour du ValatDans le programme 2011-2015, la gestion intégrée est utilisée comme cadre de travail pour les projetsde conservation et de développement durable permettant en premier lieu d'établir un diagnostic etensuite de développer des projets stratégiques en :• posant explicitement les questions de conservation dans leur contexte socio-économique et par rapportà la gestion effective (identifier les problèmes environnementaux, les pratiques impactantes, les acteursresponsables) ;• engageant des travaux de recherche centrés sur des solutions pratiques et acceptables par les acteurslocaux et/ou décideurs à ces problèmes ;• impliquant les acteurs locaux dès lidentification des problèmes jusquà la mise en œuvre de solutions.Un des enjeux de l'approche gestion intégrée hors de la Camargue (loin de notre base permanente et oùnous ne sommes pas un acteur du territoire, mais un expert de passage) est la pérennité des résultatsacquis et le maintien du processus après la fin d'un projet. Il s'agit de s'assurer qu'un porteur légitime auregard de la politique locale et du système socio-économique s'approprie l'animation de cette gestionintégrée.Bien que le concept de GI et la position de la TdV par rapport à cette GI arrivent à un niveau deformalisation jamais atteint jusqu’alors, le flou persiste en plusieurs points de la logique proposée(Encadré 6.2). D’abord, il est expliqué que la TdV est bien un acteur parmi d’autres dans lesystème, et est un acteur porteur d’objectifs de conservation. Il semble clair que la TdV participeà un processus sur lequel elle n’a pas une maîtrise totale et qu’elle y porte des objectifs qui ne sontpas ceux de tous. Mais cette asymétrie semble ensuite ignorée dans l’idée que « la méthodologiede gestion intégrée n'a pas vocation à s'imposer pour tous les projets de la Tour du Valat, maislorsqu'elle est identifiée comme un levier stratégique de changement ». Que recouvre cette« méthodologie GI comme levier de changement » par rapport au processus d’évolution dusystème de gestion (qu’elle appelle processus d’intégration) ? Quelle est la différence entre uneaction stratégique portée par l’acteur d’environnement dans le système de gestion et laméthodologie GI portée par le même acteur d’environnement dans le système de gestion ? « Lepositionnement est, me semble-t-il, le suivant : (1) la TdV promeut le développement de la gestion intégrée commeun moyen potentiel de mieux faire véhiculer la nécessité de conserver la biodiversité. (2) Dans le processus354