Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEaberrantes, prennent sens et signification. » (ibid. : 456). Dans un troisième et dernier temps, « lechercheur doit reconquérir son extériorité en confrontant et comparant les unes aux autres lesmultiples rationalités ou stratégies contingentes qu’il aura observées, pour remonter ainsi peu àpeu aux caractéristiques et règles de jeux implicites qui structurent le champ considéré. » (ibid. :457).La démarche de recherche que nous avons mis en œuvre pour notre étude de la stratégie de laTdV est proche de celle que nous venons de décrire, tant pour l’analyse des pratiques internes –en cohérence avec les implications méthodologiques de la perspective pratique (Golsorkhi, 2006 :16) – que pour l’analyse de ses actions concrètes. Cependant nous ne pouvons pas dire que notrepropre démarche soit une application fidèle de l’approche organisationnelle de Crozier etFriedberg. En effet, la façon dont nous articulons la théorie de l’action collective à notre cadred’analyse stratégique de la gestion environnementale (présentée dans le chapitre 1) se retrouve auniveau de la démarche de recherche. Rappelons en effet que notre objectif n’est pas tant decomprendre la « structuration / restructuration des champs à travers l'action collective deshommes et les processus de construction de ces ordres locaux » en soi, mais de déceler lesintentions de changement du système par certains de ses acteurs et découvrir ce que les actionsdéployées vont produire sur ce système. Il n’est pas question de réduire les jeux de pouvoirs et lesstratégies des acteurs au rang de constante – que l’on pourrait donc éliminer dans l’analyse –puisque c’est l’apport majeur de l’approche croziérienne. Mais il s’agit de capter les subjectivitésdes acteurs, non pas dans les manœuvres visant à l’augmentation de leur liberté, mais dans leurrapport à l’intention de changement en faveur de l’environnement. En cela, nous n’ignorons pasl’une des prémisses croziériennes selon laquelle l’acteur n’aurait pas d’objectif clair à long terme etnon indépendant de son intérêt. Pendant le travail de terrain, nous avons en effet recueilli desmatériaux considérables sur différents aspects de l’organisation, révélant l’omniprésence des jeuxstratégiques internes. Mais nous posons le postulat selon lequel l’acteur d’environnement peutêtre mu par des intentions définies (bien qu’évolutives) et externe, qui pourront être à l’originedes négociations et des rapports de pouvoirs auxquels il va se prêter. Ce cadrage nous aide alors àfaire le tri et à retenir ceux des aspects qui sont éclairants vis-à-vis de l’objectif partagé qui estcelui d’améliorer l’état écologique des objets environnementaux visés.En somme, la démarche mise en œuvre pour l’étude de l’ONGE s’inspire largement del’approche croziérienne mais pour l’utiliser dans un autre cadre qui est l’ASGE, celui qui organisenotre questionnement.Comme le souligne E. Friedberg (1997[1993] : 305), l’approche inductive que nous adoptonsn’obéit pas à un empirisme simple, « elle est au contraire instruite par une problématique et un76