Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementalec) Articuler les modes d’action pour renforcer leur efficacité à l’échelle del’organisationArticuler recherche scientifique et gestion, développement des connaissances et des méthodespour la gestion, la Tour du Valat le fait depuis les premières années de son existence. Mais depuistoujours, l’enjeu – porté au départ par le fondateur, les organes de gouvernance et plusrécemment par l’équipe elle-même – est de progresser sans cesse dans cette direction. Après unerapide mise en perspective historique, nous allons pouvoir comprendre comment s’est expriméecette question pendant la planification stratégique pour le programme 2011-2015 et comment lesacteurs de la TdV pensent avancer sur cet aspect.L’intégration de l’activité de « conservation », comprenant des actions plus techniques (méthodeset outils de gestion, etc.), mais aussi des actions aux niveaux institutionnels (comité de gestion duterritoire camarguais, politiques nationales zones humides, etc.) en 1992 marque une accélérationde cette dynamique. Les personnes recrutées devaient se consacrer à mobiliser les connaissancesdéveloppées par la recherche scientifique à la TdV pour élaborer et diffuser des méthodes degestion des zones humides. La TdV a en effet rapidement développé une expertise reconnue auniveau méditerranéen (Membre MedWet, com.pers., 2008) dans l’élaboration de plans de gestionqu’elle réalisait pour différents sites en Camargue ou plus largement en Méditerranée à traversune implication directe ou des formations à destination des gestionnaires. Plus généralement,l’équipe conservation devait valoriser les connaissances pour la gestion, « renforcer le transfertvers les cibles » à travers une implication dans la gestion du territoire (lien aux acteurscamarguais), des communications dans différentes arènes (gestionnaires d’espaces naturels etutilisateurs), l’élaboration de guides méthodologiques à partir des travaux scientifiques. Dans lapratique, l’articulation entre les activités de « recherche » et de « conservation » a été bien en deçàde la logique d’action imaginée. Les deux équipes, distinctes à l’époque, fonctionnaient presqueindépendamment. L’équipe recherche poursuivait son évolution après déjà 20 ou 30 ans dedéveloppement. L’équipe conservation naissait avec l’initiative MedWet (que la TdV avaitcontribué à construire) et était accrochée à cette dynamique méditerranéenne (diffusion des plansde gestion et méthode d’inventaire des ZHM). Pendant cette période, l’équipe recherche étaitpoussée à conforter sa place dans la communauté scientifique, tout en étant incitée à produireune recherche appliquée, utile pour la conservation. Parallèlement, l’équipe conservation – qui neparvenait pas à se placer dans la continuité de la recherche – devait elle aussi progresser, maissans avoir la production scientifique à assumer. De là, quelques crispations sont nées et ladissociation entre les différents modes d’action s’est faite de plus en plus nette. Ces tensions ont362