Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 5 – La construction d’un dispositif d’interface science - politiqueadministrations. Elle est portée notamment par le chef de l’équipe de coordination, malgré sesréserves liées aux efforts que cette voie d’acquisitions des données requiert dans l’établissement etle maintien des contacts. Les scientifiques de l’équipe sont plus sceptiques par rapport à cettethéorie d’action de l’OZHM : « je ne veux pas que l’observatoire devienne une machine politique qui ne ditrien ». « On n’est pas dépendants de ces données, pour l’instant les données pays que va fournir le Plan Bleu sontsuffisantes, même si on ne sait pas… A long terme, si les capacités de l’OZHM augmentent, on sera peut-êtrebien contents d’avoir les données pays pour l’échelle locale » (membre TdV-OZHM, com.pers., 2009). S’ilest pour eux important de penser aux administrations en tant qu’utilisateurs, ils privilégient unethéorie scientifico-militante de la fabrication des contenus de l’OZHM, s’appuyant donc sur lesdonnées ou les analyses d’instituts scientifiques et techniques. Si cette théorie favorise le maintiende la légitimité scientifique des travaux réalisés dans ce cadre, elle implique que d’autres élémentsde structuration de l’OZHM vont assurer le maintien de son portage et de sa légitimité politique.Après une année d’accumulation-activation du réseau, le moment est venu de trancher entre cesdeux théories (pour la dimension coopération-partenariat) au moins pour la première phase demise en œuvre des activités de l’OZHM. C’est l’ensemble de ces questions présentes dans lesdébats internes ayant eu lieu autour de la structuration et la gouvernance « définitives » del’OZHM qui devait être soumis aux participants à l’atelier de février 2010.La structuration et la mise en place de la gouvernance de l’OZHM ont en effet été pensées ettravaillées en interne à la TdV, bien que le secrétaire intérimaire de MedWet ait été associé à cetravail. Ceci constitue une spécificité de l’OZHM parmi les formes d’interfaces science-politiqueexistant dans le domaine de la biodiversité. S. van den Hove et L. Chabason expliquent en effetque :« Tous les traités, conventions, programmes et institutions composant la gouvernance dela biodiversité reposent sur différentes formes d’interfaces science-politique, mais dont laplupart comprennent une entité scientifique spécifique ou un comité de pilotage (parexemple, l’organe subsidiaire de conseil scientifique, technique et technologique de laCBD). Ces entités sont en général constituées de manière à répondre à, en particulier, unclient institutionnel. Elles ont ainsi le mandat venant de la gouvernance de cetteinstitution qui s’accompagne souvent d’un modus operandi pré-établi » (van den Hove &Chabason, 2009 : 8 - traduction).A l’inverse, la TdV a dû travailler pour l’obtention de ce mandat politique et doit travailler à lastructuration de la gouvernance de l’OZHM qui lui permette de le maintenir – par la validation àcourt terme, c’est-à-dire lors du comité MedWet de juin 2010 – et de favoriser un portagepolitique du dispositif dans le long terme (premier enjeu). Le deuxième enjeu majeur de lastructuration est d’offrir un cadre fonctionnel, suffisement formalisé pour construire le261