Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementalesfin des années 1990. Puis, ils se sont déclarés, à travers le PNRC, a priori non opposés à unedémoustication effectuée à l’aide d’un produit sélectif (TdV, com.pers., 2010). Suite à cela, undevis pour un plan de démoustication au Bti a été proposé par l’EID en 2000 et une étuded’impact peu concluante (com.pers., 2010) a été réalisée par l’Université de Provence. En 2002, leconseil d’administration et le conseil scientifique du Parc ont acté le fait qu’il (le PNRC) n’étaitpas opposé à une démoustication partielle de la Camargue 94 . Ces étapes marquent une rupturefondamentale dans le système : d’une opposition nette à la démoustication permettant audécideur de ne pas décider, on passe à une non opposition de la part du PNRC et des organismesde protection de la nature dans les conditions évoquées et à la remise officielle de la décision dansles mains des décideurs locaux. Le dossier est resté en suspens pendant 3 ans, mais une barrièreavait été franchie à ce moment-là – ce qui se traduit pour les acteurs qui veulent éviter ladémoustication par la nécessité de développer une stratégie d’action au sens fort pour compenserla « sécurité » qui avait été supprimée – et l’événement qui allait le matérialiser n’a pas tardé àsurvenir. L’automne 2005 a été particulièrement difficile pour les habitants en raison deconditions météorologiques favorables à une très forte éclosion de ces insectes occasionnant uncertain émoi chez les habitants. Les élus locaux ont réagi rapidement pendant la crise à lademande de la population : le Président du CG des Bouches-du-Rhône (CG 13) a annoncé ledéblocage d’un budget d’un million d’euros pour la mise en place de la démoustication,immédiatement suivi du Président de Région qui annonçait la même somme. « C’est dans ce contextequ’a été mise en place la démoustication et nous, tout ce qu’on [le PNRC et essentiellement la TdV à travers sonmandat à la commission scientifique du PNRC] a réussi à faire, c’est de faire que les choses se fassent dansl’ordre. Il y avait 4 étapes dans le plan de l’EID, donc on commence par la première étape [démoustication d’unezone : Plan du Bourg et Salin de Giraud], assorti d’un suivi scientifique. Et ce sera sur la base des résultatsscientifiques que la décision devra être prise par le CG 13 de poursuivre, ou pas, et d’étendre, ou pas, ladémoustication » (direction TdV, com.pers., 2010). Le CG 13 a mandaté le PNRC pourl’organisation et la mise en œuvre du suivi scientifique, pour lequel ce dernier a fait appel auxorganismes techniques et scientifiques locaux. Pour la TdV, la participation au suivi scientifiqueétait une vraie question qui a suscité le débat jusqu’à son propre conseil scientifique qui a expriméquelques réserves au vu de la sensibilité du dossier : « on se disait à la fois : « on ne peut pas ne pas yêtre », mais on était à la fois très peu confiants sur le fait qu’on soit capable de démontrer quelque chose en milieuréel. Et si on n’est pas capable de démontrer quelque chose, on se met en position de valider l’extension de la94 Le cahier des charges indiquant les critères à respecter suivants : la démoustication au Bti ne concerne que deszones hors des espaces protégés, pour une dose de 3L/ha dans les 3 jours suivant la mise en eau d’un site (TdV,com.pers., 2010).140