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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 1 – Cadre théorique et métho<strong>de</strong> pour l’analyse stratégique <strong>de</strong> l’ONGE<strong>en</strong> fonction <strong>de</strong>s circonstances et <strong>de</strong>s mouvem<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> ses part<strong>en</strong>aires » (Crozier & Friedberg,1977 : 45) selon ses intérêts propres.2. Le comportem<strong>en</strong>t et les choix <strong>de</strong> l’acteur sont toujours rationnels, mais sa rationalité esttoujours limitée. Ici les auteurs s’appui<strong>en</strong>t sur les célèbres travaux <strong>de</strong> J.G. March et H.A. Simon(1965[1958]) qui ont démontré que l’homme n’est pas capable d’optimiser ses solutions(contrairem<strong>en</strong>t à cette hypothèse forte qui sous-t<strong>en</strong>d l’économie néo-classique). Sa prise <strong>de</strong>décision se fait sur le mo<strong>de</strong> séqu<strong>en</strong>tiel, et non synoptique : pour chaque problème à résoudre,l’acteur adopte une <strong>de</strong>s premières solutions ou opportunités qu’il aura perçues et qui répondra àun seuil minimal <strong>de</strong> satisfaction. Ainsi, la solution ret<strong>en</strong>ue n’est ni la meilleure dans l’absolue nimême à l’intérieur <strong>de</strong> ses propres critères <strong>de</strong> satisfaction ; c’est « seulem<strong>en</strong>t » une solution« satisfaisante » parmi toutes celles examinées (Friedberg, 1997[1993] : 55). Elargissant etcomplétant la notion simoni<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> rationalité limitée, Crozier et Friedberg point<strong>en</strong>t le caractèreess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t conting<strong>en</strong>t et opportuniste, c'est-à-dire pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t instable et changeant <strong>du</strong>comportem<strong>en</strong>t humain : « étant toujours le pro<strong>du</strong>it d'un effet <strong>de</strong> position et <strong>de</strong> disposition 28(Boudon 1986), celui-ci ne peut-être p<strong>en</strong>sé <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s contraintes et opportunités que fournitaux indivi<strong>du</strong>s leur contexte d'action » (ibid. : 62). Depuis ces <strong>de</strong>ux postulats – celui <strong>de</strong> la zoned’autonomie et celui <strong>de</strong> la rationalité limitée <strong>de</strong> l’acteur – M. Crozier et E. Friedberg (1977 : 55)ouvrai<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1977 une perspective <strong>de</strong> recherche nouvelle selon laquelle pour compr<strong>en</strong>drel’organisation ou les systèmes d’action organisée, il fallait « découvrir les conditions matérielles,structurelles, humaines <strong>du</strong> contexte qui limit<strong>en</strong>t et définiss<strong>en</strong>t cette liberté et rationalité, etpartant, le s<strong>en</strong>s <strong>de</strong>s comportem<strong>en</strong>ts empiriquem<strong>en</strong>t observables » (ibid. : 55). Cette perspective <strong>de</strong>recherche s’organise autour <strong>du</strong> concept <strong>de</strong> stratégie (mis <strong>en</strong> œuvre par les acteurs). Ce conceptémane d’observations empiriques : les acteurs ont <strong>de</strong>s objectifs « multiples, plus ou moinsambigus, plus ou moins explicites, plus ou moins contradictoires ». Leurs objectifs évolu<strong>en</strong>t dansl’action. Les acteurs sont néanmoins « actifs », et leur comportem<strong>en</strong>t est toujours rationnel, <strong>en</strong>dépit <strong>de</strong> la possibilité <strong>de</strong> l’associer à <strong>de</strong>s objectifs clairs : il est rationnel par rapport à <strong>de</strong>sopportunités et par rapport au comportem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s autres acteurs et au jeu qui s’établit <strong>en</strong>tre eux.La stratégie <strong>de</strong> l’acteur « est le fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t inféré ex-post <strong>de</strong>s régularités <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>tsobservées empiriquem<strong>en</strong>t » (ibid. : 57) et vise à améliorer sa situation, à maint<strong>en</strong>ir et élargir samarge <strong>de</strong> liberté, <strong>de</strong> sa capacité à agir (ibid : 56). Ce concept <strong>de</strong> stratégie <strong>en</strong>gage le chercheur àabor<strong>de</strong>r le contexte d’action à travers la perception même qu’<strong>en</strong> ont les acteurs qui le compos<strong>en</strong>t.28 « La décision est le pro<strong>du</strong>it conjoint <strong>de</strong> ce que Boudon (1986) a appelé un effet <strong>de</strong> position (elle dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong> laposition d'un déci<strong>de</strong>ur ou d’un acteurdans un contexte d'action donné et qui conditionne son accès aux informationspertin<strong>en</strong>tes) et d'un effet <strong>de</strong> disposition (elle dép<strong>en</strong>d <strong>de</strong>s dispositions m<strong>en</strong>tales, cognitives, affectives <strong>de</strong> ce mêmedéci<strong>de</strong>ur qui sont toujours, <strong>en</strong> partie, préformées par une socialisation passée). » (Friedberg, 1997[1993] : 56)54

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