Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEenvisagée dans une préoccupation qui « consiste à s'assurer de la convergence entre les intérêtsthéoriques des chercheurs et les préoccupations légitimement opérationnelles des[organisations] » (Plane, 2003 : 203), car comme l’indique J. Girin, « une présence prolongée [deschercheurs] sur le terrain n’est jamais autorisée si l’organisation n’a aucun intérêt à ce qui va ensortir » (Girin, 1990 : 162). Nous avons été accueillie par la TdV, dont le directeur général étaitouvert à la démarche. Plus précisément, il avait échangé avec notre encadrante au sujet de ladifficulté, mais en même temps de la nécessité d’évaluer les impacts de l’action environnementale.Leur discussion a aboutie à la proposition d’un sujet de stage de master, auquel nous avonsrépondu. Une fois le master soutenu et l’allocation de recherche obtenue pour la thèse, nousavons proposé au directeur de poursuivre le travail sur la TdV. Cette dernière phrase peutparaître de l’ordre du détail, il y a pourtant deux informations importantes à relever pour saisirnotre posture vis-à-vis de l’organisation : 1) nous avons proposé la poursuite du travail, ce n’estpas une commande financière venant de l’organisation (la TdV a cependant pourvu au frais demission 57 ), et 2) il n’y a pas eu d’accord sur la forme des résultats. Le projet de thèse a été validépar le comité de gestion de la TdV (procédure usuelle) comprenant la direction et lescoordinateurs de programme, à la seule condition que le directeur général participe aux comitésde thèse.Si la possibilité de réaliser ce travail de recherche était acquise, il fallait encore faire sa place dansl’organisation et négocier sa mise en œuvre avec ses membres. Les rapports observateur –observés ne sont en effet ni simples, ni innés. G. Arnaud (1996) explique les implications de lapratique de l’observation in situ en sciences de gestion.« Un chercheur en gestion pénétrant dans une organisation peut être effectivementaccepté et regardé pour ce qu’il est, à savoir un « scientifique désintéressé », dontl’insertion dans les rapports internes de l’entreprise n’est pas déterminée par des enjeuxde pouvoir (au sens large du terme). Cela ne signifie pas pour autant que les observésjoueront cartes sur table. En effet, même s’il n’est pas considéré comme « un espion à lasolde de la hiérarchie » le chercheur n’en est pas moins généralement appelé ou introduitdans l’entreprise par la direction ou un cadre de haut niveau ; ce qui fait, au moinspotentiellement, un interlocuteur privilégié de cette catégorie de décideurs (Matheu,1986). […] Puisque l’observateur ne partage pas les mêmes risques que les acteursinternes qu’il observe, et qu’il peut se retirer de l’entreprise à moindres frais quand ill’entend, les observés ont effectivement de bonnes et légitimes raisons de se méfier de lui[…] » (Arnaud, 1996 : 240).Méfiance, attente, désintérêt, les réactions peuvent être très variables, mais l’important est deretenir que les observés réagissent à la présence de l’observateur, parfois même de manière57 Sur la ligne budgétaire « direction ».96