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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 1 – Le cadre d’analyse stratégique <strong>de</strong> l’organisation à finalité <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleau niveau <strong>de</strong> la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s actions et au niveau <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s ressources à l’échelleorganisationnelle. Les articulations <strong>en</strong>tre les échelles sont égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s lieux que l’analyse doitinvestir, notamm<strong>en</strong>t dans le but <strong>de</strong> saisir la cohér<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre les pratiques et la stratégieint<strong>en</strong>tionnelle globale.Si la perspective pratique nous conforte dans l’att<strong>en</strong>tion à porter à ces différ<strong>en</strong>tes échelles et àleur articulation, les théories <strong>de</strong> l’action, et notamm<strong>en</strong>t l’analyse stratégique que M. Crozier et E.Friedberg (1977) 26 , sont un appui plus direct dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s actions concrètes mises <strong>en</strong> œuvrepar l’ONGE et sont pour cette raison celles choisies pour l’analyse.1.3.3 L’action <strong>de</strong> l’ONGE dans l’<strong>en</strong>semble agissant pour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t :l’éclairage <strong>de</strong> l’analyse croziéri<strong>en</strong>ne <strong>de</strong> l’action organiséeLes travaux <strong>de</strong> M. Crozier et E. Friedberg ont marqué un tournant dans la sociologie <strong>de</strong>sorganisations et <strong>de</strong> l’action collective dans les années 1970-1980 : une organisation – formelle ounon – n’est pas seulem<strong>en</strong>t une structure qui s’imposerait totalem<strong>en</strong>t à ses membres assujettis 27 , niun construit qui fonctionnerait selon un modèle purem<strong>en</strong>t rationnel. Une organisation (ou uneaction organisée) ne peut être comprise « <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s con<strong>du</strong>ites et <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong>s acteurs quilui donn<strong>en</strong>t vie et à travers lesquelles ses contraintes structurelles sont actualisées » (Friedberg,1997[1993] : 28). « L'organisation <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t les interactions et les processus sociaux d'échanges<strong>en</strong>tre ses membres » (ibid.). Ce regard porté à l’organisation (ou au système) intro<strong>du</strong>it unindivi<strong>du</strong>alisme méthodologique où les acteurs et leurs interactions <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t les objets c<strong>en</strong>traux.L’analyse stratégique <strong>de</strong> l’action organisée est fondée sur au moins quatre principes (Amblard etal., 2005[1996]) qui particip<strong>en</strong>t tous <strong>du</strong> tournant normatif, théorique et méthodologique dont lathéorie croziéri<strong>en</strong>ne a été porteuse.1. Une organisation ne fonctionne jamais exactem<strong>en</strong>t comme le prévoit le modèle rationnel carses acteurs n’agiss<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> manière totalem<strong>en</strong>t prévisible dans la mesure où ils « gard<strong>en</strong>ttoujours un minimum <strong>de</strong> liberté » (mais jamais une <strong>en</strong>tière liberté). Cette marge d’action (ou zoned’autonomie), l’acteur l’obti<strong>en</strong>t par la maîtrise d’une zone d’incertitu<strong>de</strong> face à laquelle se trouv<strong>en</strong>tles personnes avec qui il est <strong>en</strong> relation. Il exploite cette zone d’incertitu<strong>de</strong>, « s’adapte et inv<strong>en</strong>te26 Les travaux <strong>de</strong> sociologie <strong>de</strong>s organisations <strong>de</strong> M. Crozier et E. Friedberg sont d’ailleurs <strong>de</strong>s référ<strong>en</strong>cesimportantes dans la littérature <strong>du</strong> courant pratique <strong>de</strong> la stratégie (Golsorkhi, 2006), bi<strong>en</strong> que certains auteurs seréfèr<strong>en</strong>t davantage à un « continuum ag<strong>en</strong>t-habitus-structure » issu <strong>de</strong> la sociologie bourdieusi<strong>en</strong>ne qu’à la figure <strong>de</strong>l’acteur stratégique (Rouleau et al., 2007b : 200).27 « Quel que soit le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> contrainte qu'un système fait peser sur ses membres, ceux-ci le transform<strong>en</strong>tconstamm<strong>en</strong>t par leur con<strong>du</strong>ite, même si ces <strong>de</strong>rnières pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t appui sur <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts structurels <strong>de</strong> ce système et,ce faisant, <strong>en</strong> repro<strong>du</strong>isant certaines caractéristiques et certaines dim<strong>en</strong>sions » (Friedberg, 1997[1993] : 28).53

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