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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 4 – Le projet <strong>de</strong> conservation d’une zone humi<strong>de</strong> dans un programme internationaldéveloppem<strong>en</strong>t dont les projets ont <strong>de</strong>s effets négatifs majeurs sur l’écosystème littoral,puisqu’une telle confrontation serait contradictoire à la logique GIZC s<strong>en</strong>sée m<strong>en</strong>er à une <strong>gestion</strong>idéale <strong>de</strong> la zone côtière. Or, R. Billé démontre que « l’action n’est pas symétrique, et peut doncdifficilem<strong>en</strong>t être <strong>en</strong>g<strong>en</strong>drée par <strong>de</strong>s préconisations symétriques » (2004 : 377-379) et on ne peutpas raisonnablem<strong>en</strong>t p<strong>en</strong>ser que les différ<strong>en</strong>ts acteurs responsables <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> se rassembl<strong>en</strong>t àl’annonce <strong>de</strong> la GIZC. Ce troisième glissem<strong>en</strong>t qui établit la GIZC comme le seul mo<strong>de</strong> d’actionpour répondre à l’objectif <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong> la zone côtière est à notre s<strong>en</strong>s le principalproblème <strong>du</strong> projet SMAP III monté par la TdV.b) Participation et structure GIZC : mo<strong>de</strong> d’action ou objectif ?Pour la coordinatrice régionale TdV et les responsables <strong>de</strong> la Cellule littoral nationale, le projetn’a pas atteint les objectifs <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> place d’une structure <strong>de</strong> GIZC dotée d’un plan GIZC,mais il n’a pas totalem<strong>en</strong>t échoué car il a permis <strong>de</strong> réunir les acteurs locaux (notamm<strong>en</strong>t lesONG locales, les universitaires, c’est-à-dire pas uniquem<strong>en</strong>t les chefs qui ont le pouvoir) qui ontpu discuter <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> la zone côtière et <strong>en</strong> partager une vision (com.pers., 2009, 2010). LesONG locales, elles, déplor<strong>en</strong>t plutôt le fait que ce sont toujours les mêmes qui vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t discuteraux réunions <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts projets (voir Tableau 4.1) et que les responsables, <strong>en</strong> revanche, nepr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas la peine <strong>de</strong> s’y investir (com.pers., 2009). Dans le cas <strong>de</strong> ce projet, nous observonsque la participation : 1) n’est pas un apport spécifique <strong>du</strong> projet SMAP III mais un processus quis’institutionnalise avec le passage <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>ts projets sur la zone, 2) n’a pas <strong>de</strong> li<strong>en</strong> avec la<strong>gestion</strong> effective <strong>de</strong> la zone côtière.Le statut <strong>de</strong> la participation dans la GIZC accélère <strong>en</strong>core le glissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>puis l’horizon normatifd’une <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> la zone plus harmonieuse vers un mo<strong>de</strong> d’action qui s’érige lui-même <strong>en</strong>objectif. Les trois programmes étudiés par R. Billé (2004 : 258) affich<strong>en</strong>t la concertation et laparticipation <strong>de</strong>s acteurs comme étant au cœur <strong>de</strong> l’approche <strong>de</strong> la GIZC. Dans ces trois cas,concertation et participation sont à la fois les principes d’interv<strong>en</strong>tion et les objectifs à atteindre.Dans tous les cas, et pour diverses raisons qu’il explique, « la concertation – à considérer qu’elleait existé – ne survit pas au passage <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s à l’action. […] Les docum<strong>en</strong>ts issus <strong>de</strong> laconcertation n’<strong>en</strong>gag<strong>en</strong>t aucunem<strong>en</strong>t les acteurs <strong>de</strong> façon formelle, ce qui est un point communfrappant aux trois programmes. » L’auteur explique que la concertation « apparaît comme ladénégation <strong>de</strong>s désaccords, voire <strong>de</strong> leur ritualisation – consistant à affirmer l’accord <strong>de</strong> façonincantatoire afin <strong>de</strong> réconcilier les acteurs autour <strong>de</strong> problèmes non réglés ». Dans le cas <strong>du</strong>SMAP III Moulouya, les responsables <strong>du</strong> projet n’avai<strong>en</strong>t ni les moy<strong>en</strong>s ni la légitimité pour219

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