Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 1 – Le cadre d’analyse stratégique de l’organisation à finalité environnementalePour l’ONGE qui est fondée par sa mission environnementale, cette référence d’état écologiqueà rétablir n’est pas une référence externe, mais bien son enjeu principal. C’est en outre surl’atteinte de cette mission qu’elle doit rendre des comptes. Pour porter un regardenvironnemental sur la stratégie de l’ONGE, nous pouvons choisir de prendre les objectifsenvironnementaux qu’elle a choisi de poursuivre comme référence analytique. C’est la postureque nous adoptons, tout en s’autorisant à la discuter dans le temps de l’analyse.Pour une ONGE, comme pour d’autres types d’organisations, l’atteinte des objectifs renvoie àdes notions d’ « efficacité », de « performance », qui sont généralement utilisées dans le mondedes entreprises. Une discussion sur ces notions semble être le meilleur moyen d’aborder cet anglede notre cadre d’analyse et d’expliquer le choix des termes qui nous utiliserons dans la suite dutexte.Le terme de performance est répandu dans le monde des entreprises et des organisations. Bienque sa définition ne soit pas bien délimitée et que le mot appartienne « à la famille des termespolysémiques parfois appelés « mots-valises » (Bourguignon, 1997), il désigne de manière générale« la réalisation des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de cesobjectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au senslarge du processus qui mène au résultat (action) » (ibid. : 91). Dans le monde des entreprises, laperformance exprime la capacité de l’organisation à créer de la valeur économique (Lusthaus etal., 2003 : 29). On lui attribue le plus souvent plusieurs dimensions irréductibles qui doivent êtretenues ensemble : « une organisation est performante lorsqu’elle parvient à un équilibre entreefficacité, efficience et pertinence tout en étant viable financièrement » (ibid. : 29). L’efficacitérenvoie au niveau de réalisation des objectifs ; l’efficience renvoie à l’optimisation des moyensmatériels et immatériels investis pour la réalisation des objectifs (ibid.) ; la pertinence renvoie àl’adéquation des moyens investis et des actions réalisées au regard de l’intention (Bessire, 1999).Ces notions auraient pu mobilisées pour étudier la stratégie de l’ONGE en articulant laperformance-processus (les actions) à la performance-résultat. M. Leroy (2006a) a utilisé lesnotions d’efficacité, d’efficience et de pertinence en montrant que cette grille appliquée à uneperformance environnementale pouvait produire des éclairages déterminants pour évaluer lesdispositifs internationaux annonçant la prise en charge de l’environnement. Lusthaus et al. (2003 :29) considèrent également que ces notions ne sont pas réservées aux organisations dont l’objetest de générer du profit : « les organisations sans but lucratif envisagent leur performance entermes de mesure dans laquelle elles se conforment à leur mission, à leur raison d’être ou aux butsqui ont été définis pour elles ». Dans ce cas, on pourrait transposer la notion de profit ou de37