Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 4 – Le projet de conservation d’une zone humide dans un programme internationalles consultants ont été trouvés, ce qui signifie un retard important par rapport au calendrier et à lalogique du projet. Ainsi, l’étude n’a pas pu être utilisée comme base de réflexion pour les ateliersparticipatifs, ce qui aurait eu pour effet d’affaiblir la production que les groupes de travail ont puréaliser (Final report, 2009). La particularité de ce retard connu pour l’analyse des acteurs et lediagnostic socio-économique doit cependant être relativisé pour deux raisons : 1) le retard estpresque une constante dans la gestion de projet, si l’on en croit le déroulement des activités duSMAP III. On ne peut donc pas attribuer l’échec d’un projet à un retard conjoncturel, maisplutôt voir ces retards qui concerne généralement toutes les étapes comme une dimensioninhérente à la gestion de projet. 2) Surtout, la gestion du temps dans le projet est davantagecentrée sur la réalisation de toutes les activités comme si elles étaient indépendantes plutôtqu’organisées de façon à respecter la logique de succession des actions du projet. Par exemple, lalogique GIZC voulait que l’analyse des acteurs et le diagnostic socio-économique soient à la basede la construction des comités inter-sectoriels, et puissent orienter les problèmes à traiter. Enpratique, les comités ont été constitués à travers les invitations à l’atelier de lancement listées parla Cellule Littoral et l’équipe locale du projet – ayant certes une connaissance du terrain – maisindépendamment du diagnostic. Dès lors, les acteurs « impliqués » dans le projet sont lesvolontaires parmi les présents à l’atelier, et non des acteurs spécifiquement visés pour uneintention de changement pré-déterminé. La constitution des comités sur cette base volontaireaurait pu avoir du sens si à côté, un espace était laissé à d’autres modes d’action ad hoc pouratteindre les « acteurs pertinents ». Mais cela n’était pas prévu dans le cadre du projet SMAP IIIMoulouya, ni dans la plupart des démarches GIZC, selon B. Kalaora (com.pers., 2009) pour qui« il y a une application stricte du cadre logique GIZC, mais décontextualisée et sans prise en compte des aspéritésdu terrain ».De plus, les termes de référence de l’appel d’offre prévoyaient une équipe pluridisciplinaire.Finalement ce sont deux enseignants-chercheurs de l’Université Mohammed VI d’Oujda qui ontété contractés. L’équipe pluridisciplinaire nationale ou la consultance internationale dépassait lesbudgets 132 et ne répondait pas à la volonté de confier la tâche à des experts locaux, connaissant leterrain (Coordinatrice régionale, com.pers., 2009).A ces contraintes organisationnelles et budgétaires doit être ajouté le facteur structurel del’insuffisance de ce type de profil dans le pays. L’offre de consultants est en effet très faible.« C’est un vrai marché de l’expertise qui fonctionne notamment par le réseau et le bouche à oreille dans les deux132 La part de budget « pays » ayant été confié au partenaire marocain, il était dans tous les cas impossible decontracter un consultant étranger car les devises marocaines ne sont pas échangeables.203