Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementalessens, mais en général, ce sont toujours les mêmes » (Kalaora, com.pers., 2009 ; Kalaora, 1999), comme onpeut le voir dans le Tableau 4.3 où l’on retrouve les mêmes experts pour les 4 projets ayantrécemment été développés sur cette zone. Sur ces 4 projets, les consultants contractés pour lesétudes et les diagnostics sont des enseignants chercheurs ou des retraités de l’administration pourla coordination de projet.Tableau 4.3 : Les quatre projets récents concernant la zone de l’embouchure de la Moulouya (Documentde projet MWC, document de projet SMAP III Moulouya, Brochure et sites web pour les projets DéLIOet ACCMA)Période 1999-2004Prolongation 2006BailleursBudget totalMedWetCoast SMAP III DéLIO ACCMAMaroc en FFEM : 607 471 GEF : 2 190 000 Etat : 1 985 755 Autre :700 000 6 millions d(6 sites)2006 – 2008,Prolongé mars 2009Budget du VoletMaroc : 284,427 (Budget total: 1,2 M Contribution CE :971,468)1,2 millions d(2 sites)Coordination PNUD Maroc Tour du Valat –Cellule Littoral,Secrétariat détat àlenvironnement,MATEEExperts –consultantsObjectifs- Enseignantchercheur(EC)écologie (3) ISR(diagnosticécologique),- EC ENFI (2)(diagnostic socioéconomique),- Consultant (1),coord. Moulouya,- EC Oujda (4)1. Développement etmise en œuvre depolitique demanagement durabledes ZH et des ZC2. Protection et arrêtdes mécanismescausant la perte de labiodiversité dans lessites clé.3. Création de réseauxet de formation pourcontribuer aurapprochement desmouvementsméditerranéens pour laBD et les ZH- Consultant (1),coordination locale,- 2 EC GIZC (4)(Université dOujda),- EC (Université dElJadida)Mise en place dunprocessus deconcertation et deplanification côtière enfédérant les acteurslocaux. Constitutiondune cellule littorallocale dotée dun PGIZC2008-2011 2007-2010Gouvernementmarocain : 690 217US$,PNUD : 270 000 US$960 217 US$(3 sites)PNUD Maroc /Agence deDéveloppement delOriental- EC écologie (3) ISR(Institut Scientifiquede Rabat)Programme deDéveloppement LocalIntégré, dans lobjectifglobal de contribuer auDD des territoires de larégion de lOriental.3 sous-objectifs :1. Réduire la pauvretéen créant de lemploi etdes activitésgénératrices de revenus2. Renforcer lagouvernance locale3. Valoriser lesressources naturelles etsauvegarderlenvironnementCentre de recherchespour le développementinternational (CRDI,Canada)Department forInternationalDevelopment (DFID,Royaume-Uni).Ecole NationaleForestièredIngénieurs (ENFI)- EC ENFI (2) (EcoleNationale ForestièredIngénieurs)Amélioration desconnaissances et de laprise de conscience enmatière de CC (zonescôtières des provincesde Berkane et Nador)afin de :1. Développer larecherche2. Renforcer lescapacités d'adaptationau CC des décideurs3. Renforcer lescapacités d'interactiondans le processus deprise de décisionDéLIO : Programme de Développement Local Intégré de l'Oriental (pnud.org.ma), ACCMA : Adaptationau changement climatique au Maroc (accma-maroc.com)204
Chapitre 4 – Le projet de conservation d’une zone humide dans un programme internationalCe marché de l’expertise est très apparent pendant le déroulement même des projets. Pendant lesréunions SMAP III Moulouya, les universitaires d’Oudja veulent être au nombre des expertsreconnus, revendiquent leur propre expertise et déplorent le fait de ne pas être plus sollicités pourles diagnostics. Ce phénomène n’a rien de spécifique au projet SMAP III, en effet la mêmeattitude a pu être observée lors des réunions des projets DéLIO et ACCMA auxquelles nousavons eu l’opportunité d’assister. Une certaine énergie est dépensée par ces potentiels consultantspour décrocher les contrats : les universitaires sont prêts à se déplacer pour assister aux réunions,les coordinateurs sont prêts à jouer les guides touristiques pour « faire du réseau » avec lesgestionnaires du PNUD Maroc. C’est ce que J-P. Olivier de Sardan (1995a : 133-134) nomme leprincipe de détournement, qui est l’un « deux principes 133 très généraux [qui] peuvent être dégagésà partir de l’infinie variété des comportements concrets des cibles face au projet ». La bonneparticipation des universitaires au SMAP III Moulouya louée par les porteurs du projet n’est pasuniquement due à leur dévouement à la cause, mais à leur enjeu de réseau et de contrat. « Lesraisons qui font que telles ou telles mesures proposées par les agents de développement sontadoptées par les utilisateurs potentiels sont plus souvent différentes de celles invoquées par lesexperts ». Les acteurs utilisent les opportunités fournies par un programme pour les mettre auservice de leurs propres objectifs. Ces principes sont selon l’auteur « les formes del’ « appropriation » d’un projet par ses destinataires » (ibid. : 134) que les opérateurs de projetappellent de leur vœu. « Le paradoxe est que cette appropriation, souhaitée en son principe partout opérateur du développement, prend des formes qui se retournent bien souvent contre lesobjectifs et méthodes des projets… » (ibid. : 134). Dans notre cas, si les acteurs peuvent avoir desobjectifs propres, certains peuvent converger vers ceux du projet. En effet, la conservation duSIBE de la Moulouya fait partie des préoccupations des enseignants de l’Université d’Oujda,selon la manière dont ces personnes interviewées expliquent volontiers ce problème. De plus,quelle que soit la motivation de ces universitaires (ou anciens administratifs), leur volonté departiciper et d’offrir leur expertise est objectivement une dynamique positive au regard del’insuffisance de l’offre structurelle évoquée.b) Qualité et pertinence des connaissances produites par les études diagnosticsL’analyse des acteurs et le diagnostic socio-économique (rassemblés dans la même étude) n’ontpas donné satisfaction. Le rapport a été retravaillé par la coordinatrice régionale TdV et a été133 Ces deux principes généraux sont l’adoption sélective et le détournement dont il est question ici.205
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