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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 2 – Ancrage dans <strong>de</strong>s cas concrets d’actions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesalors qu’ils ont à coeur <strong>de</strong> prouver qu’ils sont <strong>de</strong>s consultants nationaux fiables et disponiblespour d’autres expertises. Comme indiqué plus haut, la TdV qui avait <strong>en</strong>tre temps recruté lanouvelle coordinatrice régionale qualifiée <strong>en</strong> socio-économie, n’a pu que corriger <strong>de</strong> façonmarginale le rapport r<strong>en</strong><strong>du</strong>. Ainsi, la TdV a prévu une activité c<strong>en</strong>trale dans la logique <strong>du</strong> projet,qui se confronte à un manque <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce, aussi bi<strong>en</strong> au niveau <strong>de</strong>s consultants s’étantprés<strong>en</strong>tés qu’à son propre niveau (<strong>du</strong> moins lors <strong>du</strong> démarrage <strong>du</strong> projet). Pour B. Kalaora(com.pers., 2009), cette configuration n’est pas rare : « c’est la première fois que la TdV fait un projetGIZC. Mais quelle est sa capacité à décrypter les li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre les acteurs, le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’administration,etc ?! C’est là que le bât blesse, on met <strong>de</strong>s organisations qui début<strong>en</strong>t sur <strong>de</strong>s projets aussi importants. Pour leSMAP Nador, c’est pareil, c’est une ONG espagnole avec <strong>de</strong>s biologistes. »Notons surtout que la logique théorique qui r<strong>en</strong>dait ce diagnostic pertin<strong>en</strong>t pour ori<strong>en</strong>ter <strong>en</strong>suitel’action afin <strong>de</strong> changer la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> la zone côtière a été vite oubliée sous les contraintesorganisationnelles évoquées plus haut. Or, la TdV aurait pu choisir <strong>de</strong> s’investir davantage dansce travail dans le s<strong>en</strong>s où c’était l’opportunité <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à l’analyse <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> effective pourobt<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réflexion pour les voies d’action à mettre <strong>en</strong> œuvre dans le cadre <strong>de</strong> ceprojet ou plus largem<strong>en</strong>t pour son action au Maroc.Cette vision stratégique <strong>du</strong> diagnostic n’est pas celle qui prédomine dans les préoccupationsexprimées par la coordinatrice régionale TdV. En effet, le premier <strong>en</strong>jeu était <strong>de</strong> s’appuyer sur <strong>de</strong>sexperts marocains, qui connaiss<strong>en</strong>t le système administratif et le fonctionnem<strong>en</strong>t général <strong>de</strong> leurpays, et locaux, « car lors <strong>du</strong> projet MWC, les locaux se sont plaints que les consultants v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t toujours <strong>de</strong>Rabat » (Coordinatrice régionale, com.pers., 2010). La TdV se trouve donc dans une postureambiguë que J-P Olivier <strong>de</strong> Sardan (1995a) a bi<strong>en</strong> expliqué à travers ses recherches sur lesrelations <strong>en</strong>tre les pratici<strong>en</strong>s porteurs <strong>de</strong> projets <strong>de</strong> développem<strong>en</strong>t et les <strong>de</strong>stinataires <strong>de</strong> cesprojets.Ces pratici<strong>en</strong>s sont mus par <strong>de</strong>ux idéologies complém<strong>en</strong>taires mais contradictoires : 1)L’idéologie populiste mettant au-<strong>de</strong>vant les capacités <strong>de</strong>s « pauvres » et qui prône un appui sur lesressources, les capacités créatrices et adaptatives <strong>du</strong> peuple. 2) L’idéologie misérabiliste qui sefocalise sur les manques <strong>du</strong> peuple, sous-estime son autonomie et le voit comme victime, mettantfinalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant la sujétion <strong>de</strong>s « pauvres » (Olivier <strong>de</strong> Sardan, 1995a).On retrouve cette contradiction dans le cas <strong>de</strong> notre problématique <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> d’un territoirecôtier. Cet objectif <strong>de</strong> participation <strong>de</strong>s acteurs locaux vi<strong>en</strong>t <strong>du</strong> souci porté à leur appropriation<strong>de</strong>s savoirs techniques apportés par le projet pour qu’ils puiss<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> charge euxmêmesles changem<strong>en</strong>ts visés par le projet. Ceci est l’objectif procé<strong>du</strong>ral sous-jac<strong>en</strong>t à la GIZC,selon lequel la procé<strong>du</strong>re (participative) doit être respectée, car c’est elle qui mène aux résultats208

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