Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 3 – La recherche scientifique comme action environnementalemacro-invertébrés (insectes, araignées et gastéropodes) associés à la végétation des roselières quiservent de nourriture aux passereaux paludicoles et les hirondelles des fenêtres qui nichent ets’alimentent d’insectes à la volée dans les mas et hameaux de Camargue » (Poulin et al., 2010b).Bien que la recherche mérite d’être poursuivie, les résultats obtenus en 2009 après 4 annéesd’étude présentent déjà des effets significatifs du Bti sur les nématocères non cibles et sur lesuccès reproducteur des hirondelles de fenêtres 97 (Poulin et al., 2010a ; Poulin et al. 2010b).De retour dans la dimension politique de l’étude de l’impact du Bti, on peut observer la façondont la qualité et la légitimité scientifiques de la TdV sont mises en avant pour maintenir le capde l’expertise : le scientifique soutient l’expert dans son action environnementale. En effet,conscients de la délicatesse de l’étude, les scientifiques de la TdV ont fait le maximum pourassurer la robustesse statistique de leur méthode, notamment en consultant des membres –statisticiens chevronnés (direction TdV, com.pers., 2010) – de son propre conseil scientifique,« sans quoi la porte est ouverte aux contestations sur la validité même des résultats ». Les résultats ont parailleurs été publiés dans une revue scientifique – Journal of Applied Ecology (Poulin et al., 2010a) –qui consacre la validation par la communauté scientifique et renforce cette assise scientifique quis’est rapidement montrée cruciale.La convention liant la TdV au PNRC concernant le suivi scientifique de l’impact du Bti stipuleque les résultats ne peuvent être publiés qu’après une présentation annuelle au CS du PNRC puisau décideur (et bailleur), le CG 13. Suite à la présentation des résultats significatifs de 2009, laTdV a voulu s’entendre avec le PNRC sur le mode de communication local approprié pour éviterque le débat public ne tourne en polémique incontrôlable (TdV, com.pers., 2010). Le PNRC quiest chargé de restituer les résultats des suivis scientifiques (PNRC, Charte, 2009 : 101) a exprimédes réserves par rapport à la communication (par voie de presse et autres médias). Le PNRCsemble craindre que la publication de ces résultats ré-ouvre trop brutalement le débat et ne luiporte préjudice. Il semblerait que les responsables du syndicat mixte du PNRC ne seraient pasprêts à assumer qu’une décision contre la démoustication soit prise par le CG 13 suite auxrésultats scientifiques dont le PNRC est le porteur. Autrement dit, ils semblent craindre de seretrouver les porteurs d’une opposition à la démoustication, contre l’opinion des habitants que lePNRC représente aussi, et cela dans un contexte difficile pour le PNRC lié au renouvellement de97 En résumé, la réduction de disponibilité des nématocères affectent principalement les jeunes dont le régimealimentaire dépend de ces insectes. En raison de leur contenance trop élevée en chitine, ils ne peuvent pas assimilerles fourmis volantes qui constistuent le principal insecte de substitution pour les adultes.143