Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 5 – La construction d’un dispositif d’interface science - politiquesiègent au CS de la TdV un membre du Groupe d’Evaluation Scientifique et Technique pour laConvention Ramsar et deux experts thématiques du CS ayant participé aux ateliers de l’OZHM.Avec les autres membres du CS, ils participent à garantir la qualité scientifique de l’activité de laTdV. Lors du dernier CS du 22 octobre 2009, les membres ont été sensibles au bondéveloppement de l’OZHM et ont exprimé leur attente pour la poursuite de cette construction.Notamment, « de consolider les bases de données existantes afin d’assurer l’accès à l’informationet la compatibilité avec les programmes régionaux ou internationaux pertinents » et surtout « dedévelopper la base scientifique de la sélection des indicateurs, notamment en s’appuyant sur unmodèle conceptuel des zones humides concernées » (CS, Conclusions du CS d’octobre 2009,document interne). Ces recommandations du CS sont relayées en interne notamment par ladirection (directeur général et directeur des programmes) de la TdV qui est très soucieuse dumaintien de la crédibilité scientifique et par suite de la légitimité de l’organisation.La validité et la crédibilitéCe souci du CS et de la direction tient également au fait que la qualité du jeu d’indicateurs inscritdans un modèle conceptuel des ZH est déterminante pour la capacité d’en tirer des analysesfiables et pouvoir délivrer des messages crédibles. En effet, la construction du modèle conceptuelconstitue elle aussi un processus stratégique d’inscription dans un cadre préexistant, sous-tendupar au moins deux dimensions (scientifico-technique et politique).1. Dans le registre scientifico-technique, les systèmes d’indicateurs sont assez développés pourque certaines méthodes se soient institutionnalisées. Dans le domaine de l’environnementnotamment, des modèles conceptuels ont émergé suite au Sommet de la Terre de Rio en 1992 etl’adoption du Développement Durable, qui ont mis en exergue le besoins d’indicateursenvironnementaux pour évaluer les politiques économiques, sociales et environnementales quidevaient désormais être compatibles aux normes du DD. L’OCDE a en premier proposé unmodèle de Pression – Etat – Réponse permettant d’évaluer les pressions que les activitéshumaines génèrent sur l’état de la biodiversité et d’identifier les réponses sociales qui permettrontde compenser les effets négatifs des pressions (OCDE, 1994) et ainsi de structurer les indicateurspour évaluer la durabilité de l’économie au regard de l’environnement. D’autres instancesinternationales ont ensuite travaillé à améliorer ce modèle, notamment le PNUE pour la CBD(indicateurs usage – pression – état – réponse) (UNEP, 2003) et l’Agence Européenne del’Environnement (EEA, 2003) dont le modèle DPSIR (Driving force, Pressure, State, Impact,Response) est aujourd’hui répandu. C’est ce dernier modèle, reconnu au niveau méthodologiqueet technique, qui est mobilisé par l’équipe de l’OZHM pour élaborer son système d’indicateurs.249