Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementales3.4 Typologie, enjeux et évaluation des formes d’action par larecherche scientifiqueLa TdV est un « centre de recherche pour la conservation des zones humides ». Par ledéveloppement de ces cas, nous avons cherché à déterminer en quoi la recherche sur les ZH estune action environnementale en soi et comment cette activité de recherche permet ledéveloppement de formes d’action grâce aux compétences stratégiques que constituent lescapacités scientifiques de la TdV. Dans un premier temps, nous allons considérer toutes lesformes d’action et activités rencontrées au regard des ressources stratégiques que l’activitéscientifique octroie à l’organisation. Dans un second temps, nous tâcherons de dégager la façondont la TdV manie ces ressources en situation pour se positionner (place) et agir sur le systèmede gestion (rôle).3.4.1 Ressources et typologie des modes d’action liés à la recherche scientifiqueL’examen de cette série d’actions connexes à la recherche scientifique nous a permis d’apprécierune multiplicité de formes et d’échelles d’action. Cette vue d’ensemble (bien que non exhaustivepar rapport à tous les projets de recherche de la TdV), inspire plusieurs commentaires.Premièrement, les compétences scientifiques elles-mêmes sont apparues comme déterminantespour l’action dans les cas développés. Elles permettent à la TdV de se saisir de problèmescomplexes comme la gestion de l’eau dans le delta ou l’étude de l’impact de la démoustication auBti. L’accumulation des exemples nous donne à voir trois caractères qui érigent ces compétencesscientifiques en ressource stratégique pour l’action environnementale. En effet, il ne s’agit passeulement des compétences individuelles des scientifiques de la TdV, mais (1) de l’apport de lapluridisciplinarité de ces compétences, (2) de l’entretien et l’enrichissement d’un patrimoinescientifique de long terme et (3) de l’ancrage au terrain de ces recherches.1. Rappelons que les disciplines se sont multipliées progressivement à la TdV, c’est un choixstratégique pour permettre d’aborder la problématique des zones humides de façon globale. Ceciest tout à fait cohérent, voire nécessaire aux yeux de P. Leroy (2004) qui travaille sur laproblématique de l’interdisciplinarité et les sciences de l’environnement :« Il apparaît que l’analyse des problèmes environnementaux et l’élaboration d’uneréponse possible à ces problèmes nécessitent des connaissances et des compétencesissues de nombreuses disciplines scientifiques que l’interdisciplinarité, définieprovisoirement comme l’intégration de connaissances d’une multiplicité de disciplines,apparaît comme étant une condition préalable essentielle aux sciences de172