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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 3 – La recherche sci<strong>en</strong>tifique comme action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleEn revanche, exercer l’expertise sci<strong>en</strong>tifique dans le cas <strong>de</strong> projets <strong>en</strong> Méditerranée est clairem<strong>en</strong>tinscrit dans la logique d’action <strong>de</strong> la TdV : les connaissances pro<strong>du</strong>ites et les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>favorables à la conservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> leur biodiversité doit servir à d’autres sitesque la Camargue où est principalem<strong>en</strong>t réalisée sa recherche sci<strong>en</strong>tifique. Les questions poséespar ce type d’interv<strong>en</strong>tion sont développées dans le chapitre suivant (Chapitre 4).6) Le rôle <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces dans les choix <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> : le cas <strong>de</strong>s salins <strong>du</strong> sud-est <strong>de</strong> laCamargueRev<strong>en</strong>ons à prés<strong>en</strong>t à cette question qui hante les naturalistes, qu’ils soi<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifiques ou<strong>gestion</strong>naires : « à quels objectifs <strong>de</strong> conservation doit-on se t<strong>en</strong>ir et quelle <strong>gestion</strong> pour yparv<strong>en</strong>ir ? ». Concernant les objectifs <strong>de</strong> conservation, les référ<strong>en</strong>ces normatives exist<strong>en</strong>t. Pour laFrance, il s’agit notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s listes d’espèces et d’habitats issues <strong>de</strong>s Directives europé<strong>en</strong>nesOiseaux (1979) et Habitats (1992) 105 . Mais pour le <strong>gestion</strong>naire d’espace naturel, ces référ<strong>en</strong>ces nesont que <strong>de</strong>s repères vagues qui ne dis<strong>en</strong>t ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> précis sur les objectifs qu’il doit se fixer sur lesite dont il a la charge et <strong>en</strong>core moins <strong>de</strong>s pratiques <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> qu’il doit mettre <strong>en</strong> œuvre pour yparv<strong>en</strong>ir. C’est tout l’<strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> la recherche sci<strong>en</strong>tifique réalisée à la TdV. C’est aussi un <strong>en</strong>jeu <strong>de</strong><strong>gestion</strong> concrète sur son domaine <strong>de</strong> 2600 hectares, pour laquelle la question a été prise <strong>en</strong> chargeau cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années. En effet, si l’élaboration <strong>de</strong> plans <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> zones humi<strong>de</strong>s estun savoir-faire pour lequel la TdV s’est démarquée dès les premières années <strong>de</strong> sondéveloppem<strong>en</strong>t, elle continue à évoluer dans la matière, notamm<strong>en</strong>t <strong>de</strong>puis les 5 <strong>de</strong>rnières années.Cette réflexion collective (impliquant les <strong>gestion</strong>naires <strong>du</strong> domaine <strong>de</strong> la TdV et les sci<strong>en</strong>tifiques)l’a am<strong>en</strong>ée à se donner pour objectif <strong>de</strong> désint<strong>en</strong>sifier la <strong>gestion</strong> et <strong>de</strong> rétablir au maximum lesprocessus naturels (ou comp<strong>en</strong>ser au minimum les processus climatiques notamm<strong>en</strong>t). Le fait que<strong>de</strong>s naturalistes soi<strong>en</strong>t innovants <strong>en</strong> se donnant pour objectif <strong>de</strong> laisser le milieu fonctionner leplus naturellem<strong>en</strong>t possible peut sembler paradoxal. Pourtant cela ne l’est pas. Pour qu’un espaceprotégé assure <strong>en</strong>core la protection <strong>de</strong>s espèces et <strong>de</strong>s habitats, ses <strong>gestion</strong>naires peuv<strong>en</strong>t êtrecon<strong>du</strong>its à comp<strong>en</strong>ser – plus ou moins int<strong>en</strong>sivem<strong>en</strong>t – les perturbations subies par cet espacequi n’est, <strong>de</strong> fait, pas un système fermé et sous cloche. Ceci est d’autant plus perceptible <strong>en</strong>gran<strong>de</strong> Camargue qui est, souv<strong>en</strong>ons-nous, un espace poldérisé. L’eau qui circulait <strong>de</strong> façonirrégulière dans le <strong>de</strong>lta n’y <strong>en</strong>tre presque plus que par l’interv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> l’homme, qui a le pouvoir<strong>de</strong> la réguler. Afin <strong>de</strong> « gérer <strong>de</strong> manière à laisser place aux processus naturels », les sci<strong>en</strong>tifiqueset <strong>gestion</strong>naires <strong>de</strong> la TdV cherch<strong>en</strong>t à <strong>en</strong>cadrer l’élaboration <strong>de</strong>s plans <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> par une105 www.natura2000.fr, consultation septembre 2010.157

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