Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementale7.3.2 Conclusions sur les processus d’évaluation : de l’évaluation de la stratégie àl’évaluation des impactsL’évaluation est définie par les pères de ce champ disciplinaire comme la pratique consistant à« porter un jugement de valeur qui conduira à des prises de décisions concernant saprogrammation future » (Hurteau & Houle, 2005 : 3). Dans cette acception, on repère unetension entre deux dimensions fondamentales de l’évaluation : le contrôle et l’amélioration del’action dans une logique procédurale. Pour M. Alkin et C. Christie (2004 : 12), la dimension ducontrôle précède la réflexion sur l’action, dans la mesure où c’est la nécessité même de rendre descomptes par rapport à la dimension sociale de son activité (accountability 219 ) qui appellel’évaluation. Pour P. Duran (1999 : 170) qui s’intéresse au cas des politiques publiques, le premierenjeu de l’évaluation est la compréhension : « [c’]est de rendre des conséquences connues afin defonder en connaissance les actions futures ». En somme, quelle que soit la prédominance de ladimension du contrôle (accountability) ou de celle de la réflexion sur l’action, elles sont toutes deuxprésentes et inhérentes à la pratique de l’évaluation, comme nous avons pu l’observer dans lecontexte d’évolution de la pratique de l’évaluation à la Tour du Valat.Dans cette ONGE, le contrôle est notamment centré sur la bonne gestion de l’organisation(aspects statutaires, budget), et surtout sur le programme d’action qui doit répondre à la mission.Nous avons expliqué que c’est la qualité et la quantité de la production scientifique qui alongtemps été le critère d’évaluation principal de l’activité de la TdV. La mission de la TdV étantcependant une mission de conservation des zones humides méditerranéennes, l’application de larecherche scientifique et de toutes les autres formes d’actions visant à pousser à la conservationdes ZH doivent alors être soumises à l’évaluation. Il s’agit à la fois de soutenir la progression decette approche associant différentes disciplines et modes d’action et de valoriser l’activité dans samultiplicité et sa cohérence d’ensemble. Cependant, il n’y a pas, pour ces formes d’actionsenvironnementales complexes (souvent sommes de micro-actions) et variées, de critères et demodes d’évaluation aussi normés et institutionnalisés que dans le domaine de la recherchescientifique. Ceci est en partie dû au fait que l’évaluation de l’impact environnemental de cesactions pose des problèmes méthodologiques qui ne peuvent trouver de réponses simples et219 « Alkin (1972), in a paper defining accountability, refers to goal accountability, process accountability, andoutcome accountability. Goal accountability examines whether reasonable and appropriate goals have beenestablished. Governing boards and upper of management are the responsible entities for this kind of accountability.Process accountability reflects whether reasonable and appropriate procedures for accomplishing those goals havebeen established and implemented. Typically, management and program operators bear responsibility for processaccountability. Outcome accountability refers to the extent to which established goals have been achieved. As inprocess accountability, management and program operators are to be held accountable for outcomes » (Alkin,2004a).416