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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 2 – Une approche in<strong>du</strong>ctive et réflexive2.1), dont la confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> lancem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 1962 à Sainte-Marie <strong>de</strong> la Mer <strong>en</strong> Camargue a ouvert lavoie vers la Conv<strong>en</strong>tion Ramsar pour la conservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s (1971).Encadré 2.1 : Action <strong>du</strong> fondateur <strong>de</strong> la <strong>Tour</strong> <strong>du</strong> <strong>Valat</strong> à l’international. Extrait <strong>du</strong> recueil d’<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s avecLuc Hoffmann, par J. Silberstein (2010 : 94-95).Jil Silberstein : A l’évid<strong>en</strong>ce, cette confér<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>s Saintes-Maries <strong>de</strong> la mer constitue un tournant décisif dans ladéf<strong>en</strong>se <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, qui vous sont d’autant plus chères que vous <strong>en</strong> mesurer toute l’importance stratégique auniveau mondial. Vous y prônez la promotion active d’une politique <strong>de</strong> conservation <strong>de</strong>s espaces marécageux, àl’époque <strong>en</strong>core considérés comme insalubres et provoquant crainte et répulsion. Autrem<strong>en</strong>t dit, il s’agit d’opérer unvaste travail <strong>de</strong> s<strong>en</strong>sibilisation visant à r<strong>en</strong>verser dans les esprits la répulsion qu’inspir<strong>en</strong>t les marécages et à ysubstituer ri<strong>en</strong> <strong>de</strong> moins qu’une reconnaissance légale <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s, assortie d’une obligation <strong>de</strong> protection« pour services r<strong>en</strong><strong>du</strong>s ». Question retournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’opinion, on ne peut imaginer plus difficile !Cette confér<strong>en</strong>ce, vous souv<strong>en</strong>ez-vous dans quelle circonstance vous l’avez provoqué ?Luc Hoffmann : Par rapport à l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s jusqu’alors consacrées à la nature, les zoneshumi<strong>de</strong>s jouai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>core un peu le rôle <strong>de</strong> par<strong>en</strong>ts pauvres. En outre, nous avons déjà évoqué ceproblème : dans l’esprit <strong>du</strong> public, ces zones n’avai<strong>en</strong>t pas bonne réputation. Au contraire !beaucoup estimai<strong>en</strong>t que le plus utile c’était <strong>de</strong> s’<strong>en</strong> débarrasser. Donc <strong>de</strong> les assécher afin <strong>de</strong> lesrecycler…au grand bénéfice <strong>de</strong>s agriculteurs. Au cours <strong>de</strong>s années 50 seulem<strong>en</strong>t, les recherchessci<strong>en</strong>tifiques ont démontré que, au contraire <strong>de</strong> ce que l’on p<strong>en</strong>sait, ces zones humi<strong>de</strong>sremplissai<strong>en</strong>t une fonction primordiale dans le bon fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la nature.Pour ce qui me concerne, cela faisait un mom<strong>en</strong>t déjà que je souhaitais voir <strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre uneaction <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> ces zones humi<strong>de</strong>s. En cela, je me s<strong>en</strong>tais très sout<strong>en</strong>u par Max Nicholson, queje connaissais <strong>de</strong>puis longtemps, mais aussi par le WWF et par François Bourlière, qui était plus oumoins le père <strong>de</strong> l’écologie française. Ensemble, nous avons eux l’idée <strong>de</strong> développer ceprogramme MAR. En outre, j’ai pu m’assurer <strong>de</strong> la collaboration <strong>de</strong> l’Union internationale pour laconservation <strong>de</strong> la nature. Cette UICN a tout <strong>de</strong> suite pris une part extrêmem<strong>en</strong>t active dans leprojet <strong>en</strong> court – avec le Bureau international <strong>de</strong> recherches sur les oiseaux d’eau [<strong>de</strong>v<strong>en</strong>u <strong>de</strong>puisWetlands international], dont j’étais le directeur, et le Conseil international pour la protection <strong>de</strong>soiseaux [<strong>de</strong>v<strong>en</strong>u <strong>de</strong>puis Birdlife International].Parv<strong>en</strong>us à ce sta<strong>de</strong>, nous avons p<strong>en</strong>sé que si nous voulions vraim<strong>en</strong>t développer une actiond’<strong>en</strong>vergure, il fallait frapper un grand coup et provoquer la t<strong>en</strong>ue d’une confér<strong>en</strong>ce internationaleoù serai<strong>en</strong>t consultés les personnes et les organismes les plus importants et les plus influ<strong>en</strong>ts dansce domaine. C’est ce que nous avons fait. Je dois dire que la confér<strong>en</strong>ce a suscité un très bon écho.Pas mal <strong>de</strong> recommandations sont nées <strong>de</strong> là, qui allait nous permettre <strong>de</strong> développer ceprogramme. Parmi ces recommandations, l’une concernait l’élaboration d’un traité internationalpour la conservation <strong>de</strong>s zones humi<strong>de</strong>s. Ce traité, il se concrétiserait dans la Conv<strong>en</strong>tion <strong>de</strong>Ramsar.Aujourd’hui, les zones humi<strong>de</strong>s sont considérées comme <strong>de</strong>s écosystèmes d’importanceinternationale pour leur biodiversité, particulièrem<strong>en</strong>t comme habitat <strong>de</strong>s oiseaux d’eau(Conv<strong>en</strong>tion Ramsar, 1971) et comme <strong>de</strong>s puits <strong>de</strong> ressources indisp<strong>en</strong>sables pour l’homme,comptant souv<strong>en</strong>t parmi les milieux les plus fertiles. On leur reconnaît <strong>de</strong> nombreuses fonctionsécologiques, notamm<strong>en</strong>t dans le fonctionnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s réseaux hydrographiques (contrôle <strong>de</strong> lasédim<strong>en</strong>tation et <strong>de</strong> l’érosion, régulation <strong>de</strong>s inondations, approvisionnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> eau souterraineet <strong>de</strong> surface, etc.) et dans la capacité d’épuration <strong>de</strong> l’eau (MEA, 2005). Telles que définies dans65

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