Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Conclusion généralechiffres ont des propriétés de concision, de comparabilité, des possibilités de représentationgraphique qui leur confèrent de grands avantages sur tous les autres modes d'expression »(Riveline, 1991). Nous avons montré que l’organisation n’avait pas pu aller au bout de cettelogique pour la simple raison qu’il est rarement possible de trouver des indicateurs simples pourla plupart des projets de conservation qui sont une combinaison d’actions pour partieimprévisibles. Les membres de ses organes de gouvernance eux-mêmes ont engagé l’organisationà développer une démarche qui privilégie l’explicitation des stratégies, qui permettent une analyseet un jugement qualitatif du programme. C’est dans cette perspective, qui renvoie cette fois à lafonction réflexive de l’évaluation et d’amélioration procédurale de l’action, que nous avons alorscentré notre analyse et nos restitutions dans le cadre de notre recherche-intervention.2. La démarche proposée est un cadre d’évaluation fondé sur une logique d’établissement de la chaîne de sens entrela stratégie et les impacts sur les objets écologiques.Nous avons proposé, au terme d’une démarche interactive en particulier avec le directeur duprogramme de l’ONGE, un cadre d’évaluation de la stratégie permettant de relier la stratégie auximpacts. Ce cadre vise à soutenir la réflexion stratégique en favorisant l’établissement des chaînesde sens des actions. Nous avons montré que ce résultat ne pouvait être obtenu qu’au terme dedeux étapes fondamentales.- L’étude de situations d’actions concrètes, au cours de laquelle nous avons analysé lesdéterminants internes des choix stratégiques de l’ONGE et ses actions externes en tentant desuivre, autant que possible, la contribution de ces interventions à un changement dans la gestionfavorable aux zones humides concernées. Ce faisant, nous avons relié stratégie et impacts, enmontrant : la nécessité d’ancrer l’analyse dans des situations concrètes, la multiplicité des facteursinternes et externes à prendre en compte pour comprendre la pertinence de l’action et évaluerson apport au regard de la situation. Pour faire de cette démarche un savoir actionnable pourd’autres actions, nous devions en tirer un cadre générique.- Pour y parvenir, il fallait encore passer par une deuxième étape, celle de l’analyse fine desprocessus de construction de la stratégie. L’élaboration de la stratégie n’est pas une procédureformelle, prévisible et maîtrisée. Elle est au contraire sous-tendue par ses caractères intentionnelset émergents, pour l’ensemble de l’organisation et pour les échelles des opérations. Pour soutenirla construction de stratégies allant plus loin vers la mission environnementale, l’évaluation nepeut donc pas être une procédure figée par des indicateurs déterminants à l’avance la forme desrésultats à atteindre. Cependant, l’objectif écologique à atteindre doit en revanche être explicité defaçon précise.437