Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementalesproblèmes avec l’administration centrale avec toujours des retards flagrants. Par exemple, pour le recrutement duconsultant pour le Plan GIZC, on a envoyé les termes de référence en avril 2008, l’annonce a été publiée en août !Je ne sais pas pourquoi ils agissent comme ça, c’est du laisser-aller, ils s’en foutent carrément du projet. Et quandils font, ils font les choses à la va-vite. Au niveau de l’environnement, tu ne trouveras jamais des spécialistes : [Ledirecteur] est juriste, [l’assistante administrative] (chargée du volet financier du SMAP III Moulouya) est uneancienne prof d’anglais. Elle fait des blocages par manque de compétence. Vraiment, la TdV est tombée sur undépartement !... » (Coordinateur local, com.pers., février 2009). Si les responsables du projet auniveau de la Cellule littoral ne reconnaissent pas ces difficultés (com.pers. 2009), la coordinatricerégionale conclut néanmoins que « le projet a souffert d’un manque de clarté dans les attributionsrespectives du partenaire contracté (le MATEE) et de l’équipe locale chargée de la mise en œuvredu projet, qui s’est avéré très problématique dans la conduite des activités et les deux parties s’enrenvoient la responsabilité. » (Final report, 2010). Les opérateurs engrangent de l’expérience au filde leur carrière et de telles améliorations peuvent sans doute limiter les effets de système négatifs(au sens croziérien). Mais la plupart reste contextuelle et particulière à chaque situation et doncincompressible. Il n’en reste pas moins que dans le cas qui nous occupe, les difficultés inhérentesà la dynamique de mise en œuvre organisationnelle du projet incitent l’équipe locale à seconcentrer sur cette dynamique interne, au détriment de l’interaction avec les acteurs du systèmede gestion de la zone côtière, qui est pourtant l’essence même du projet. C’est le paradoxe del’autonomisation du projet : pour mener à bien le projet, ses aspects organisationnels prennent ledessus et le projet s’autonomise. Mais si le projet s’autonomise, il ne s’intègre plus dans lesystème de gestion dans lequel il doit agir.b) L’absence de prise sur la gestion effective de l’embouchure de la MoulouyaParallèlement, l’équipe du projet n’a pas les capacités statutaires pour mobiliser les acteursresponsables de la gestion effective de la zone et pour obtenir les informations nécessaires à laconstruction des actions. Ils se confrontent à une absence de prise sur le système de gestioneffective.L’incapacité de l’équipe à obtenir les données nécessaires à la mise en œuvre du projetOutre le fait que le partenaire responsable du projet (Cellule littoral nationale) soutenait peul’équipe locale, sa capacité de la légitimer était insuffisante au regard des procédures quis’imposent pour toute action dans le système bureaucratique marocain. Le coordinateur de210