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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 1 – Cadre théorique et métho<strong>de</strong> pour l’analyse stratégique <strong>de</strong> l’ONGEmembres <strong>de</strong> l’organisation eux-mêmes r<strong>en</strong>voie à l’élaboration et à la pratique <strong>de</strong> la stratégie qu<strong>en</strong>ous avons prés<strong>en</strong>tées plus haut comme partie <strong>de</strong> notre cadre d’analyse. Il s’agira ainsi <strong>de</strong> porterune att<strong>en</strong>tion particulière à la façon dont est convoquée et gérée l’évaluation <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong>l’action – ou la difficulté d’évaluer ces résultats – dans la pratique stratégique <strong>de</strong> l’ONGE.2. Par ailleurs, la nécessité d’exprimer les résultats <strong>de</strong> l’action relève d’un phénomène commun àtoutes les organisations qui doiv<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>dre <strong>de</strong>s comptes (accountability) sur la mission fondant leurexist<strong>en</strong>ce. Ce phénomène est d’autant plus visible dans un contexte <strong>de</strong> montée <strong>en</strong> puissance <strong>de</strong> la<strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> la prise <strong>en</strong> charge <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. Avec ce r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> lalégitimité sociale et politique <strong>du</strong> traitem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux (Salles, 2006) et uncontexte <strong>de</strong> généralisation <strong>de</strong>s part<strong>en</strong>ariats public-privés dans <strong>de</strong>s domaines relevant <strong>de</strong> l’actionpublique (Duran, 1999), les ONGE bénéfici<strong>en</strong>t d’un espace d’action plus large. Ce contexte ajoué <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> leur développem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> leur professionnalisation. Le corollaire <strong>de</strong> cetteprofessionnalisation est l’affirmation <strong>de</strong> l’accountability évoquée : l’ONGE doit montrer qu’ellerépond à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociale par l’action elle-même, mais aussi par <strong>de</strong>s bilans <strong>de</strong> ses résultatsdressés auprès <strong>de</strong> ses mandants (membres <strong>de</strong> ses organes <strong>de</strong> gouvernance, adhér<strong>en</strong>ts, bailleursinstitutionnels, mécènes, donneurs particuliers). En retour, c’est un <strong>de</strong>s mécanismes qui procure àl’ONGE la légitimité 33 et la notoriété 34 indisp<strong>en</strong>sables à sa pér<strong>en</strong>nité et à son développem<strong>en</strong>t(Guillet & Leroy, 2010). Ce phénomène est institutionnalisé sous forme <strong>de</strong> pratiques ouprocé<strong>du</strong>res formelles qui permett<strong>en</strong>t aux mandants d’exercer un certain contrôle sur lefonctionnem<strong>en</strong>t et l’évolution <strong>de</strong> l’organisation, notamm<strong>en</strong>t explorés par les théories <strong>de</strong> lagouvernance <strong>de</strong>s organisations <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> (Charreaux, 1997 ; Trébucq, 2005 ;Martinet, 2008 ; Courpasson & Golsorkhi, 2009), un champ d’étu<strong>de</strong> qui s’intéresse <strong>de</strong> plus <strong>en</strong>plus aux ONG (Busson-Villa, 1999 ; Valéau, 2003 ; Colloque CNAM, 2009).Dans les <strong>en</strong>treprises commerciales, la lecture <strong>de</strong>s résultats peut être assez simple : le critèregénéral est le niveau <strong>de</strong> création <strong>de</strong> valeur économique, basé sur les comptes <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise. Cesbilans peuv<strong>en</strong>t être accompagnés d’évaluations, servant <strong>en</strong>tre autres à expliquer les résultatsobt<strong>en</strong>us. Les ONGE, au contraire, ne dispos<strong>en</strong>t pas <strong>de</strong> critère simple et universel permettant <strong>de</strong>33 La légitimité est une ressource qui permet à l’organisation <strong>de</strong> capter d’autres ressources et d’augm<strong>en</strong>ter ainsi sescapacités d’action. Cette question sera traitée <strong>en</strong> plusieurs étapes dans le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la thèse. la légitimitér<strong>en</strong>voie à « une hypothèse ou perception générale que les actions d'une <strong>en</strong>tité sont désirables, adaptées, ouappropriées dans un système socialem<strong>en</strong>t construit <strong>de</strong> normes, valeurs, croyances et définitions » (« a g<strong>en</strong>eralizedperception or assumption that the actions of an <strong>en</strong>tity are <strong>de</strong>sirable, proper, or appropriate within some socially constructed system ofnorms, values, beliefs, and <strong>de</strong>finitions ») (Suchman, 1995 cité par Bréchet et al., 2008).34 En effet, dans un contexte <strong>de</strong> compétition accrue, les ONGE sont poussées à préciser leurs spécificités et leurplus-value pour l’obt<strong>en</strong>tion <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s d’action (Archambault, 2006). Leur notoriété est à ce titre une ressourcer<strong>en</strong>forçant capacité et opportunité d’action.60

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