Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 6 – Clarifier les stratégies d’action environnementale pour les renforcerété exacerbées par la baisse des effectifs de chercheurs lors de la crise de 2003. Nous devons direici qu’à notre arrivée dans l’organisation en 2007, et jusqu’au début de l’année 2009, ledépassement de cette dichotomie « recherche / conservation » constituait un des enjeux majeurspour l’organisation interne qui n’était pas sans provoquer de vifs débats. Comme nous le verrons,cette question qui était au centre de l’attention à notre arrivée en 2007 avait disparu des séancesde réflexion collective à la fin de la période de notre recherche doctorale en 2010. Nous allonsvoir ici comment cette évolution a pu se produire.Pour corriger cette tendance allant à l’encontre des intentions qui étaient à l’origine del’intégration de ces nouveaux modes d’action, la direction a décidé de décloisonner les équipes àpartir du plan quinquennal 2006-2010 et de restructurer l’organisation autour des problématiquesde conservation : affirmer une organisation par projet. Pendant les premières années de ce planquinquennal, les scientifiques avaient à cœur de montrer qu’ils faisaient non seulement de larecherche scientifique, mais qu’ils faisaient aussi de la conservation à travers cette recherche ou àtravers des actions de « transfert », indépendamment de l’équipe conservation « qui ne les aidaitpas » (Chercheurs TdV, com.pers., 2008). La construction de projets mixtes était en effet trèsdifficile, en raison des divergences dans les logiques de travail – « le problème réside dans le fait qu’on aun héritage de compétences qui fait qu’ils n’ont pas été recrutés pour être articulées entre elles » (Direction,com.pers., 2009) – dans la temporalité de la recherche qui n’est pas celle des interventions degestion qui peuvent être ponctuelles (Guillet, 2007 : 69-79). Cette prise de position desscientifiques, qui avait des airs de contestation au début du plan quinquennal en 2006, a pris unetournure positive au cours de la quatrième et cinquième année (2009 et 2010) dans une(ré)appropriation de la dimension de l’action pour la conservation dans l’exercice de la recherche.De son côté, « l’ex-équipe conservation » alors dépourvue de directeur peinait à définir une ligned’action dans cette nouvelle configuration. Plusieurs facteurs ont joué en faveur d’uneamélioration tangible à la fin du plan 2006-2010 permettant d’envisager la planification duprogramme 2011-2015 avec de nouvelles perspectives :- Le recrutement de profils mixtes travaillant à l’interface entre recherche et activités plustechniques pour la conservation.- Le renoncement à une articulation « coûte que coûte » et l’acceptation du fait que les métiers nesont pas totalement articulables dans des projets co-construits : « il y a deux mondes que larestructuration profile : le faire savoir et le politique, qui n’est pas absolument pas articulable de façon systématiqueavec la recherche et il y a la recherche qui essaie de trouver des solutions à des problèmes concrets. Ce n’est pas dutout articulable naturellement ». « Ca peut se parler, et puis de temps en temps il y a des choses qui sont saillanteset qui peuvent être reprises, mais tu ne peux pas dire que ce sont eux, deux types de projets qui vont être dans une363