Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEdes raisons à cela qu’il nous faudra alors comprendre et éclairer. Ceci nous conforte dans l’idéeque l’action et les stratégies des ONGE ne peuvent être comprises que dans une étude fine desespaces d’action où elles interviennent et dans une approche qui va chercher la stratégie là où ellese construit et s’exprime.Cela débouche sur le deuxième type de document : les documents produits et utilisés par lesmembres de la TdV. Dans un premier temps, il s’agit de prendre connaissance des « donnéesobjectives » existantes sur l’organisation pour faire sa connaissance et être préparée à converseravec ses membres. L’attention portée aux documents utilisés par les acteurs de la TdV euxmêmesvise à connaître et comprendre leurs références. Il ne s’agit évidemment pas d’uninventaire exhaustif de la littérature utilisée par une trentaine de scientifiques et de spécialistes dela conservation. Ceci est vrai surtout dans le cas des projets et des actions étudiées. Cettelittérature mobilisée par les acteurs est très large : la littérature scientifique, la littérature griseproduite par d’autres ONGE, celle ayant trait ou à destination des gestionnaires d’espacesnaturels, la littérature technique sur les indicateurs de biodiversité, etc.Une analyse de documents supplémentaire – et de première importance – a été réalisée sur ceuxrelatifs à l’élaboration stratégique, la stratégie formalisée, l’évaluation des programmes d’actionmis en œuvre. Il s’agit notamment des Plans stratégiques (le plan quinquennal 2001-2005 et 2006-2010), les comptes-rendus de réunions réalisées dans le cadre de la planification stratégique 2011-2015 voire de certaines réunions de gestion courante, les comptes-rendus de conseilsd’administrations et conseils scientifiques, la synthèse de l’évaluation du programme 2006-2010.Au-delà de la prise de connaissance « objective » et de l’évolution du questionnement, l’analysedes documents produits par la TdV revêt des enjeux fondamentaux au regard de l’adéquation denotre démarche de recherche à notre problématique. Nous en relevons trois.1. Comme le souligne M. Leroy (2006a : 60), « l’enquête sociologique ne peut pas à elle seulepermettre une analyse en termes de gestion ». Ce qu’elle explique – dans le cas de l’analyse desdispositifs créés pour la prise en charge de la gestion d’un fleuve (mais l’objet géré pourrait êtreautre) – c’est que l’analyse de ces dispositifs ne peut se faire que dans le croisement desinformations obtenues par les entretiens avec les « traces objectives » de l’action qui marquent etcristallisent des étapes du processus de construction de ces dispositifs. Notre entrée estdifférente : nous étudions l’élaboration d’une stratégie et la construction de l’actionenvironnementale par une ONGE. Le principe est néanmoins identique : les visions des acteursdoivent être croisées avec les décisions et les choix stratégiques formalisés, c’est-à-dire au moinstemporairement arrêtés, les configurations qui ont donné lieu à des inscriptions, marquantl’évolution de la stratégie (comprenant des continuations et des changements). Ceci permet90