Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 2 – Une approche inductive et réflexivemode de raisonnement, c’est-à-dire par les prémisses d'une série de notions théoriques » 44 liée ànotre cadre d’analyse – l’acteur d’environnement qui porte et met en œuvre (sa stratégie) une intentionde changement, qui se traduit par la gestion intentionnelle, pour faire changer le système de gestioneffective en faveur de l’environnement – et « dont l'articulation fournit une méthode d'analyse oude grille de lecture de la dynamique des processus de structuration des rapports d'échange […] »et de construction de l’action environnementale.2.2.1 Déployer une recherche inductive depuis l’interne de l’organisation jusqu’auxsituations concrètes d’actionCette approche hypothético-inductive est, pour notre recherche, orientée de la manière suivante :l’hypothèse est que l’ONGE pourrait renforcer son action en connaissant mieux l’impactenvironnemental de celles-ci. C’est à partir du vécu et de la vision des acteurs (de l’ONGE et desexternes impliquées dans les situations observées) que l’on cherche à saisir la structuration desconditions de construction et de mise en œuvre de l’action environnementale par l’ONGE.La subjectivité des acteurs ne peut être saisie « en vol », sans un ancrage fort à un espace d’action.Nous nous retrouvons en cela proche de la démarche proposée par la sociologie de Crozier etFriedberg, qui est souvent rapprochée des pratiques ethnographiques et anthropologiques, ycompris par eux-mêmes (pour des exemples et des citations, voir le texte de R. Taravella, 2007 :107). C’est la raison méthodologique – qui découle d’une problématique et d’un cadre théorique –pour laquelle choisir une organisation pour y mener un travail approfondi est indispensable, cequi est rapellé par les auteurs en sciences de gestion et en stratégie (David et al., 2000 ; Martinet,2000) se référant en cela à Glaser et Strauss (1967) qui ont « théorisé » l’importance de fonder lesanalyses et les théories à partir du terrain. Comme nous l’avons avancé dans le premier chapitre,la TdV est appréhendée à plusieurs échelles (de l’organisation dans son ensemble aux actions) etdans une articulation de l’interne et l’externe de l’organisation. Ces allers-retours dans les échellesd’analyse ont été répétés à plusieurs reprises au cours du travail de terrain dans lequel on peutdistinguer deux phases 45 , dont chacune représente environ la moitié du temps consacré au terrain44 Bien que le raisonnement inductif parte de cas de terrain pour aboutir à des catégories conceptuelles ou des règleslocales, il est guidé par des cadres et des repères préalablement (et temporairement) stabilisés, éventuellement grâce àd’autres types de raisonnement. A. David invite à cet égard à dépasser l’apparente opposition entre les raisonnementsdéductif, inductif et abductif, indiquant que « la plupart des raisonnements scientifiques combinent les trois formesde raisonnement », même si cette boucle n’est pas réalisée individuellement par chaque chercheur, maiscollectivement par la communauté scientifique (2000 : 86).45 Ces deux phases correspondent approximativement au deuxième et troisième temps dans le cheminement duchercheur de la démarche de recherche de Crozier et Friedberg présenté juste avant : l’immersion dans la subjectivitédes acteurs pour ensuite recouvrer une extériorité et une distance critique par rapport aux données.77