Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 6 – Clarifier les stratégies d’action environnementale pour les renforcerles priorités d’action : le fort endémisme et les fortes menaces auxquelles est soumise labiodiversité.« Si l’on considère (outre les endémiques qui y sont présentes) les espèces nonendémiques[...], ils abritent le chiffre phénoménal de 60%, voire plus, de la biodiversitéterrestre. Compte tenu de cette extrême concentration de la biodiversité sur une surfacesi réduite et si menacée de notre monde, il est évident que ces régions exigent uneattention très particulière de la part de la communauté internationale. Si nous neparvenons pas à agir avec efficacité dans les hotspots, nous perdrons la majeure partie dela vie sur Terre au cours de la première moitié du XXI e siècle, quels que soient nossuccès dans d’autres régions. Il est clair qu’il faut que nous concentrions nos efforts surces hotspots » 184 .Tels sont les termes inscrits en légende de la carte des Hotspots sur le site web de l’ONGE, etl’application du concept n’a pas tardé à régir le développement des champs d’action de CI 185 .Concernant la TdV, la focalisation sur les ZHM est également fondée sur une logique biologiquequi a guidé le développement des activités de l’organisation. En effet, nous avons expliqué que laTdV 186 , qui était au tout début une station de bagage ornithologique, a vite élargi ses champsd’intervention aux habitats de ces oiseaux d’eau et plus largement à l’ensemble de l’écologie deszones humides et de leur biodiversité. Bien installée dans le réseau d’acteurs porteurs de laconservation des ZHM et dans la création de l’initiative MedWet, elle affirme son aire d’actionméditerranéenne en 1992, région riche en ZH et présentant une certaine cohérence biologique.Dans les premières années de l’existence de la TdV, un des enjeux était de porter la conservationdes ZH comme un problème à prendre en charge – démarche à laquelle elle a participé. Même siune part de son travail consiste à pousser plus haut les ZH dans les agendas politiques, la TdVagit aujourd’hui dans un cadre où la conservation des zones humides est aux nombres desobjectifs normatifs de la gouvernance internationale de l’environnement. Cette focalisation sur unobjet environnemental a favorisé le développement d’une expertise dans le domaine etl’identification de la TdV au niveau méditerranéen, malgré la petite taille relative de cette ONGE.Cependant, si l’objet environnemental focal ne fait pas question à la TdV, et même si la« conservation des zones humides méditerranéennes » est un domaine bien circonscrit dans184 Légende de la carte « Biodiversity Hotspots », Conservation International, www.conservation.org, 2003, (cité parG. de Mombynes & Mermet, 2003).185 « Ses premières activités de conservation concernent la Bolivie, le Mexique et le Costa Rica. En 1990, après avoirquitté le WWF, le biologiste Russel Mittermeier rejoint CI et en devient le président. CI adopte la même année leconcept des hotspots et commence à travailler en Afrique et en Asie. Son action couvre alors plus vingt pays. Moins dequinze ans plus tard, en 2002, CI emploie mille trois cents personnes (dont trois cent cinquante à Washington) ettravaille dans plus de trente pays sur quatre continents » (G. de Mombynes & Mermet, 2003).186 Présentation de la Tour du Valat, Chapitre 2, section 2.1.335