Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 7 – L’évaluation entre contrôle des activités et réflexion stratégiquea) Evaluation de l’impact écologique des actions et relations avec les organes degouvernanceLes observations réalisées pendant le temps de notre présence dans l’organisation nous ontdonné à voir des processus concernant l’évolution de la question de l’évaluation dans leséchanges entre les différents acteurs de l’organisation et de sa gouvernance.En interne, les membres de l’équipe « voudrai[ent] bien savoir quel est [leur] impact, surtout quand ça faitlongtemps qu’on travaille à la cause, on se demande ce qu’on a apporté » (com.pers., 2008). Mais ils sontpartagés devant la façon d’aborder ces évaluations : d’un côté, « on ne peut évaluer l’impact de laproduction scientifique ». Mais de l’autre : « l’objectif de notre recherche est l’application. Si on ne devait faire quede la recherche, on produirait davantage. Mais on passe beaucoup de temps pour le transfert, pour la gestion locale.Cela doit aussi être valorisé par le CS » (Chercheurs TdV, com.pers., 2008).Pour la direction, évaluer les impacts en termes de conservation des ZH revêt notamment troisdimensions. La première est managériale : « j’ai besoin de repères pour m’assurer qu’on a bien positionnénotre action, et qu’on va dans le sens de notre objectif » (Direction, com.pers., 2009). La deuxième émaned’un souci de devenir visible pour des actions jusqu’à présent peu évaluées. Le troisième résidedans l’exercice réflexif de l’évaluation, avec l’idée selon laquelle les membres de l’équipe vontchercher à progresser davantage sur les dimensions que l’organisation affirme comme étant lesaxes à développer et qui seront soumis à l’évaluation. « Il y a des parties entières de ce qu’on fait quin’apparaissent pas et qui ne sont pas valorisées. Par exemple, je pense que pour la dynamique interne, c’estimportant de voir aussi que la réputation de la TdV fait qu’on est invité dans des arènes. Et ça c’est pour moi unélément important, qu’on ne s’est pas donné pour objet de mesurer. Et tant qu’on ne met pas l’éclairage dessus, pasétonnant qu’on n’en fasse pas une priorité » (ibid.). Retenons ici que l’enjeu de l’évaluation des impactsécologique n’est pas tant de relever ce défi méthodologique que de conscientiser, affirmer et àtermes renforcer les différentes dimensions de l’action environnementale – au-delà de laproduction scientifique.Cette volonté d’évaluer davantage les impacts écologiques des actions provient d’abord du soucide l’équipe et de la direction de valoriser l’ensemble de leurs activités et de progresser au regardde leurs objectifs écologiques. Cette question donne également à voir le fonctionnement desrelations entre l’organisation interne et les organes de gouvernance rythmés par des allers-retoursentre ces deux niveaux. Lorsque la direction – qui s’exprime au nom de l’équipe – annonce desefforts plus importants pour évaluer l’impact en termes de conservation des ZHM, les organes degouvernance répondent à deux niveaux :1. S’ils jugent les propositions pertinentes, comme c’est le cas pour la question qui nous occupe,ils soutiennent la direction, ce qui conforte sa position au sein de l’organisation nécessaire pour395