Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Introduction généraleC’est en adoptant le cadre d’Analyse Stratégique de la Gestion Environnementale (ASGE)(Mermet et al., 2005 ; Mermet, 2006 ; Leroy, 2006a) que nous pourrons organiser notre recherchesur l’action concrète et la contribution de l’ONGE à l’amélioration de l’état écologique del’environnement. En effet, ce cadre théorique nous aide à contextualiser la recherche dans lessystèmes de gestion de l’environnement et à décrypter la façon selon laquelle ils sont gérés parl’ensemble des acteurs dont les décisions et les pratiques ont une influence sur l’état del’environnement considéré. Etudier l’ONGE en tant qu’acteur particulier, c’est-à-dire penser laconstruction de sa stratégie et sa mise en œuvre dans les systèmes de gestion auxquels elleappartient, permet d’organiser les liens que nous avons pour objectif d’établir entre l’actiondéployée et ses résultats sur le sytème. Cela se traduit par un changement dans la gestion de cesystème en faveur d’un meilleur état écologique matériel de l’environnement. Relevant leparadoxe du renforcement de la prise en charge de l’environnement dans l’arène publique et desrésultats toujours en deçà des objectifs, D. Salles (2006) ou encore M. Leroy (2010) rappellent lebesoin permanent d’aller voir, au plus près du terrain, la traduction pratique de ces dispositifsnormatifs juridico-politico-administratif. C’est clairement la perspective adoptée par l’ASGE quinous permettra donc d’ancrer l’analyse de l’ONGE dans les systèmes de gestion effective qu’elleambitionne de changer.2b. Lorsqu’on entreprend de travailler sur la contribution des ONGE à la conservation desécosystèmes et de la biodiversité, la question des avancées en faveur de l’environnement passed’un problème global et collectif à la préoccupation d’une organisation qui travaille pour atteindredes résultats sur lesquels elle doit rendre des comptes. Les ONGE expriment le besoin deconnaître l’impact de leur action pour donner du sens à leur activité, faire évoluer leur stratégie etégalement parce que leur existence en dépend (les anglo-saxons parlent d’ « accountability » : Spiro,2002 ; Jordan & Van Tuijl, 2006). Pour communiquer leur mission, les ONGE se réfèrent auxgrands enjeux qui font sens dans l’opinion publique, comme la protection de la biodiversité, oudans le cas de notre ONGE, la conservation des zones humides présentée comme problèmeurgent, ces milieux étant un des écosystèmes les plus menacés. Ces problèmes environnementauxsont remarquables par leur complexité et leur ampleur. Mais on ne peut raisonnablement attendrequ’une ONGE les prenne en charge et les résolve à elle seule. Pour étudier leur contribution aumaintien des écosystèmes et de la biodiversité, nous avons besoin de contextualiser l’analyse desactions au regard des objectifs écologiques plus concrets qu’elle se donne. L’enjeu est de travaillersur la manière dont l’ONGE peut mieux appréhender les résultats et les impacts écologiques deses interventions, à la fois en termes conceptuels et pratiques.15