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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 6 – Clarifier les stratégies d’action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tale pour les r<strong>en</strong>forcerpos<strong>en</strong>t et comm<strong>en</strong>t elles sont résolues par les acteurs dans la mise <strong>en</strong> œuvre <strong>de</strong>s actions. Dans cechapitre, les pratiques seront plus que prises <strong>en</strong> compte : elles constitueront la voie d’<strong>en</strong>trée pourl’analyse <strong>de</strong>s processus stratégiques. Et parmi les pratiques, il s’agira d’observer <strong>en</strong> particulier ceque les auteurs <strong>de</strong> la perspective pratique appell<strong>en</strong>t les pratiques stratégiques spécifiques (etformelles : la planification stratégique, les évaluations annuelles, les ateliers stratégiques, lesdiscours associés) (Whittington, 2006), notamm<strong>en</strong>t la planification stratégique qui a eu lieu <strong>en</strong>2009-2010 pour l’élaboration <strong>du</strong> plan 2011-2015.Dans le domaine <strong>du</strong> managem<strong>en</strong>t stratégique, la « planification » conti<strong>en</strong>t une significationparticulière qui ne peut être ignorée car ce s<strong>en</strong>s ti<strong>en</strong>t justem<strong>en</strong>t au fait que « la planificationstratégique » est une <strong>de</strong>s premières écoles <strong>de</strong> p<strong>en</strong>sée qui ont participé à l’émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cettediscipline, dont H. Ansoff est souv<strong>en</strong>t cité comme un <strong>de</strong>s principaux fondateurs avec sonouvrage qui a fait date : Corporate strategy (1965). Cette école <strong>de</strong> p<strong>en</strong>sée <strong>en</strong>visageait la stratégie tellequ’elle se manifestait à l’époque dans les <strong>en</strong>treprises où les modèles rationnels connaissai<strong>en</strong>t leurapogée. La stratégie était construite par un escadron <strong>de</strong> planificateurs à la formation très poussée,travaillant selon <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res et analyses formelles complétées par <strong>de</strong>s kyrielles <strong>de</strong> chiffres. Lesstratégies construites par ces processus <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t <strong>en</strong>suite être appliquées avec une att<strong>en</strong>tionminutieuse aux objectifs, aux budgets, aux programmes et aux divers plans opérationnels. Cesapproches ont cep<strong>en</strong>dant été délaissées dans les années 1980, tant par les pratici<strong>en</strong>s que par leschercheurs <strong>en</strong> managem<strong>en</strong>t stratégique. H. Mintzberg s’est porté tête <strong>de</strong> file <strong>de</strong> ce courantcritique <strong>de</strong> la planification <strong>en</strong> synthétisant et formalisant les argum<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> sa défaveur dans sonouvrage The rise and fall of strategic planning (1994). Il associe cette sénesc<strong>en</strong>ce à plusieurs illusionsinhér<strong>en</strong>tes au raisonnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la planification qui ne ti<strong>en</strong>t plus dans un contexte d’imprévisibilitéet <strong>de</strong> complexification <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises, comme l’illusion <strong>de</strong> laprédétermination qui fera p<strong>en</strong>ser que la stratégie pourrait être stable <strong>en</strong>tre la planification et lamise <strong>en</strong> œuvre, ou l’illusion mécaniste qui ignore l'intuition, la créativité, et les processusspontanés d’émerg<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> stratégies (Mintzberg, 1994 ; Mintzberg et al., 1999).Depuis, les écoles <strong>de</strong> p<strong>en</strong>sée focalisées sur le caractère émerg<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la stratégie ayant égalem<strong>en</strong>tmontré leurs limites, la critique <strong>de</strong> la planification t<strong>en</strong>d à s’épuiser dans la recherche d’un équilibre<strong>en</strong>tre le plan et l’émerg<strong>en</strong>ce. Certains auteurs propos<strong>en</strong>t simplem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> s’<strong>en</strong> remettre auxpratiques effectives <strong>de</strong>s <strong>en</strong>treprises : elles font – toujours – <strong>de</strong> la planification stratégique(Martinet, 2001 ; Whittington & Cailluet, 2008 ; Cailluet, 2008). Cep<strong>en</strong>dant les pratiques désignéespar ce terme n’ont bi<strong>en</strong>tôt plus ri<strong>en</strong> <strong>en</strong> commun avec celles décrites par Ansoff. Ces auteursindiqu<strong>en</strong>t <strong>en</strong> effet que « les ‘planificateurs’, d'un rôle d'analyse et <strong>de</strong> contrôle souv<strong>en</strong>t hérité <strong>de</strong>sorigines budgétaires <strong>de</strong> la planification, se sont véritablem<strong>en</strong>t transformés <strong>en</strong> animateurs <strong>de</strong>s293

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