Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 3 – La recherche scientifique comme action environnementalesalinière s’y développait depuis le 19e siècle, donnant lieu à un aménagement des étangs enbordure littorale, isolés de la mer, mais mis en eau artificiellement par pompage d’eau de mer. Cesmilieux sont tout à fait intéressants pour les besoins des flamants. La TdV a dû travailler avec lesentreprises exploitantes (dont la dernière a été la société des Salins du Midi) pour aménager l’îlotde nidification dans « l’étang du fangassier ». Bien que ponctuée de quelques crises au cours de 30ans de collaboration, celle-ci a été bonne, et l’entreprise de la TdV a très vite montré ses effetspositifs avec l’augmentation rapide du nombre de couples et du succès reproducteur des flamantsroses – espèce depuis classée en préoccupation mineure sur la liste rouge de l’UICN. Notonségalement que les étangs des salins accueillent aussi d’importantes populations de laro-limicoles,sur lesquels la TdV a développé des travaux similaires (suivi des populations, gestion des habitatsde reproduction).Cette longue introduction au changement dans la gestion des salins de Beauduc nous permet demesurer l’attachement de la TdV à ce site à fort enjeu de conservation. Elle permet en outre dedécouvrir un mode d’action liée à la recherche non évoqué jusqu’ici qui est celui de l’interventiondirecte sur l’objet environnemental. Pour ces modes d’intervention, l’impact est plus aisémentévaluable. La TdV a ainsi pu mener à bien des programmes de recherche-intervention avec succèssur la dynamique des populations d’autres espèces comme le pélican frisé (Grèce, Bulgarie,Turquie) ou encore la truite marbrée en Slovénie.C’est maintenant aux changements dans la gestion des salins de Beauduc et à la recomposition dusystème d’acteurs que nous allons nous attacher. L’activité salinière s’est peu à peu réduite aucours des dix dernières années, jusqu’à l’arrêt de l’activité et la vente des terrains par la sociétéSalins du Midi. Cette opération a été, et reste, très complexe, rythmée par de nombreuxrevirements, des annonces officielles divergentes des informations souterraines que la TdV a puobtenir (ou non) par son réseau. Les acteurs du territoire n’ont eu aucune prise sur ce processusqui s’est passé en haut lieu (entre la direction de la société salinière et l’état, Ministère del’Economie et Conservatoire du Littoral). La société salinière a fait en sorte de préserver uneposition de force en morcelant le site et en mettant les différentes zones à la vente en plusieursactes. Depuis 2008, 6000 hectares ont été acquis par le Conservatoire du Littoral (CdL) en 3 acteset confiés en gestion au PNRC (Figure 3.4).159