Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Introduction généralecomment la progression de la gouvernance internationale de l’environnement, engagée parl’impulsion des ONGE, a favorisé en même temps la prise en charge des questionsenvironnementales au niveau des Etats. Ce développement des ONGE au niveau international aété facilité par l’évolution rapide des moyens de communication (Spiro, 2002 ; Le Prestre, 2005 :107), ce que reflète l’abondance de la littérature issue des sciences politiques portant sur lescoalitions d’ONGE à travers la construction de réseaux transnationaux (e.g. Hudson, 2001 ;Yanacopoulos, 2005 ; Berny, 2008).Diversification des domaines d’action des ONGE, diversification des approches dans lalittératureLa montée en puissance des ONGE dans l’espace public serait due, selon S. Charnovitz (1997), àla fois à la démocratisation d’un nombre croissant de pays, mais aussi aux « changements dans lesappareils d’Etat [qui] ont été favorables à un accroissement du rôle des ONG. Quand lesgouvernements réduisent leurs effectifs et privatisent, ils peuvent considérer que les ONG lesremplacent ». Ce phénomène de généralisation des partenariats public – privé dans des domainespublics de plus en plus nombreux est expliqué par P. Duran dans Penser l’action publique (1999) quitraite du cas de la France. Cette ascension des ONGE est également due à la reconnaissance et lademande sociales croissantes en faveur d’une prise en charge des problèmes environnementauxaprès une période de crise dans les années 1980 : « En 1990, le paysage change de façon majeure.La problématique environnementale et le mouvement écologique voient leur place et leurinfluence remonter de façon spectaculaire dans la société et la vie politique. Un nouveaugouvernement permet de nouvelles marges de manœuvre pour les politiques environnementales »(Mermet & Berlan-Darqué, 2009 : 342). Cette préoccupation sociale et politique continue às’intensifier dans les années 2000 alors que les problèmes environnementaux alarment de plus enplus l’opinion publique. C’est sur ce constat que D. Salles (2006) introduit son ouvrage sur Lesdéfis de l’environnement :« Force est de constater que les ambitions environnementales, affichées par la prise encharge publique de problèmes environnementaux (air, eau, bruit, déchet, biodiversité,etc.) et au travers de la référence lancinante aux principes de développement durable, setraduisent par des résultats environnementaux qui restent sensiblement en deçà desobjectifs. Comment expliquer ce paradoxe qu'une telle mobilisation institutionnelle,illustrée par un dispositif normatif juridico-politico-administratif de plus en plus élaboré,par des actions environnementales publiques ou privées plus nombreuses et parl'expression d'une forte demande sociale d'environnement, ne permette pas decontribuer à résoudre les problèmes d'environnement ? » (Salles, 2006 : 10).11