Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 4 – Le projet de conservation d’une zone humide dans un programme internationalSIBE), Plan Maroc Vert (Plan de relance agricole), Plan Azur (développement du tourisme demasse).- Le cadre légal relatif à l’environnement au Maroc se résume à la loi 2003 sur les études d’impact.Celle-ci doit normalement être appliquée pour chaque projet d’aménagement. Une étude doit êtreréalisée par des spécialistes et un comité doit être réuni pour prendre les décisions suite à l’étuded’impact. Sur la zone qui nous préoccupe et qui a été le lieu de construction d’un vaste complexetouristique, les personnes interviewées nous ont systématiquement parlé de l’absence d’étuded’impact et de procédure sérieuse pour ce projet d’aménagement. Par ailleurs, une loi littorale aété rédigée suite à l’impulsion du projet MedWetCoast, mais elle est bloquée dans les négociationsinterministérielles depuis plusieurs années.- Les activités socio-économiques de la zone sont principalement l’agriculture, la pêche ayantpresque disparu dans les années 1980 avec l’effondrement de la ressource halieutique, et surtoutle tourisme. La commune urbaine de Saïdïa sur laquelle se trouve le SIBE compte environ 4000habitants pendant l’hiver. L’été, sa fréquentation s’échelonne entre 100 000 et 150 000 visiteurs(Ezzaher et al., 2008).Concernant la qualité de l’eau à l’embouchure de la Moulouya : bien que les études menées parl’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya montrent qu’il n’y a pas de résiduschimiques d’origine agricole dans les nappes et dans la Moulouya (grâce à une forteévapotranspiration, ORMVAM, com.pers., 2009), des études menées à l’Université d’Oujda ontmontré le contraire (Bouhaba, 2007 ; El Oualiti, 2007).Concernant la quantité d’eau qui arrive jusqu’à l’estuaire : les personnes interrogées indiquent quejusqu’à présent, il y a toujours eu de l’eau à l’embouchure, bien que lors de quelques annéessèches, le débit était extrêmement faible (com.pers., 2009). En rencontrant un responsable del’Agence hydraulique de Bassin de la Moulouya, nous avons appris que l’agriculture absorbait80% de la ressource en eau dans la région de l’Oriental (bassin de la Moulouya). Par ailleurs, leschercheurs de l’Université d’Oujda signalent que selon les chiffres annoncés par la Direction dutourisme, la station touristique devrait utiliser 40% des quantités d’eau actuellement disponibles.Il y a donc une incompatibilité entre l’activité agricole et l’activité touristique, sans compter ledébit écologique minimum dans la Moulouya (qui est estimé à 2 mètres cube pas seconde, maisqui n’est pas réglementé).Concernant la qualité des habitats : dans l’embouchure elle-même, une voie de contournement(route à 4 voies) de la ville de Saïdia était en construction pendant le temps du projet SMAP,193