Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementaleobservés au cours des séances organisées à cette fin permettaient de saisir les difficultés de choixet de clarification des enjeux de conservation. Ils donnaient à voir les tensions entre des élémentshétérogènes (désir de l’équipe, jeu d’acteurs en interne, …) qui semblaient en être l’origine. Pourle comprendre, il faut répéter que le directeur du programme, responsable et animateur de cetteréflexion, avait pour objectif de voir émerger des projets fédérateurs aux objectifsenvironnementaux explicites. Parallèlement, il devait aussi obtenir de cette équipe uneappropriation de l’enjeu de la reconversion des Salins de Beauduc (que nous avons étudié dans lechapitre 3), pour laquelle l’organisation avait l’intention de s’investir. En effet, il était clair que laTdV ne pouvait pas ignorer les changements drastiques ayant lieu sur cette zone de la Camarguereprésentant plus de 6000 hectares, là où elle mène à bien un programme de rechercheinterventionde gestion depuis un demi-siècle (programme flamants roses). Son ambition –participer activement à la reconversion vers un espace au fonctionnement le plus naturel possible– implique la participation non seulement de l’équipe travaillant sur les flamants, mais beaucoupplus largement des compétences de la TdV sur le fonctionnement des écosystèmes humides.Pour les chercheurs du département « Ecosystèmes », le travail sur les Salins reste cependantquelque chose de nouveau en terme de milieu, cette zone de la Camargue étant restée en dehorsdes programmes de recherche sur les écosystèmes menés jusqu’ici. Le développement d’unprogramme de recherche sur un nouveau type d’espace, motivé par des enjeux de conservationémergeants, voire urgents, pose plusieurs questions quant au choix des actionsenvironnementales à construire. Nous pouvons en distinguer trois aspects : (1) le choix etl’expression des enjeux de conservation pose la question de la motivation et du désir du membrede l’équipe de la TdV dans le portage de l’action ; (2) mais c’est aussi la complexité des problèmesenvironnementaux qui rend l’exercice difficile ; (3) enfin, nous avons retrouvé cette tension entrela recherche scientifique attendue sur son « objectivité » et l’action environnementale qui partinexorablement du choix et de la volonté de certains acteurs d’atteindre un but.1. « Je pense que pour se démarquer un chercheur doit évoluer au cours de sa carrière, mais ne doit pas repartir àzéro tous les cinq ans. Depuis mon arrivée à la TdV, mes recherches ont plutôt été axées écologie passereaux(1996-2000), puis écologie butor (2001-2005), puis télédétection/modélisation et je pense que cette évolution futbénéfique car elle s’appuyait sur un fil conducteur (gestion/conservation des marais) et capitalisait sur des acquisqui permettaient d’approfondir nos connaissances et d’identifier/répondre clairement à des objectifs pertinentsconcernant la gestion conservatoire et l’exploitation rationnelle de cet écosystème. Honnêtement, je ne vois pas de filconducteur qui puisse m’amener à travailler dans les salins. Les oiseaux qui les fréquentent se prêtent surtout àl’étude de la dynamique des populations, domaine qui n’est pas le mien, et sont par ailleurs déjà étudiés par mescollègues et ex-collègues. Cependant, si projet salin il y a, je veux bien mettre à profit certaines de mes compétences à340