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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 2 – Ancrage dans <strong>de</strong>s cas concrets d’actions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>talesréellem<strong>en</strong>t solliciter les acteurs <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> la zone côtière. Au regard <strong>de</strong> cette difficulté <strong>de</strong>faire <strong>en</strong> sorte que la participation ait lieu, on compr<strong>en</strong>d qu’elle puisse être portée comme unvéritable objectif <strong>du</strong> projet : c’est ce que l’on observe <strong>du</strong> docum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> projet au rapport final, <strong>en</strong>passant par les discours t<strong>en</strong>us par les personnes interrogées.Mais R. Billé montre que ce biais « participatif » est bi<strong>en</strong> plus ancré <strong>en</strong>core puisqu’il provi<strong>en</strong>t <strong>de</strong>sfon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>ts même <strong>de</strong> la doctrine. En effet, la GIZC repose sur l’ « illusion <strong>du</strong> tour <strong>de</strong> la table »,qui suit un raisonnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> trois temps : « d’abord, la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t est perçuecomme un problème <strong>de</strong> coordination <strong>en</strong>tre acteurs ; <strong>en</strong>suite, la concertation paraît être la solutionau manque <strong>de</strong> coordination ; <strong>en</strong>fin, la concertation est considérée comme indissociable <strong>du</strong>cons<strong>en</strong>sus » (ibid. : 380). Or sur la zone <strong>de</strong> l’embouchure <strong>de</strong> la Moulouya où vi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> s’implanterune station touristique sur 700 ha, on peut au contraire constater une certaine coordination <strong>en</strong>trela Willaya, la délégation régionale <strong>du</strong> tourisme, et celle <strong>de</strong> l’aménagem<strong>en</strong>t par exemple qui aaccéléré les travaux <strong>de</strong> la voie rapi<strong>de</strong> Tanger-Tunis dans cette zone, ainsi qu’une voie <strong>de</strong>contournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> Saïdia. La coordination <strong>en</strong> tant que telle – sans parler <strong>de</strong> sa qualité et <strong>de</strong>l’abs<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> prise <strong>en</strong> compte <strong>de</strong>s aspects <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux – a égalem<strong>en</strong>t très bi<strong>en</strong> fonctionnéaussi avec l’Ag<strong>en</strong>ce Hydraulique <strong>de</strong> Bassin <strong>de</strong> la Moulouya qui a lancé au pied levé <strong>en</strong> 2009l’installation <strong>de</strong> canaux <strong>de</strong> contournem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la station touristique après un hiver pluvieuxcausant d’importantes inondations <strong>en</strong> 2008. Le problème n’est donc pas ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t unproblème <strong>de</strong> coordination, et l’intégration (sans l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t) se passe bi<strong>en</strong>, <strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>sdispositifs <strong>de</strong> mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> la GIZC.Ensuite, on retrouve cette posture qui consiste à se convaincre – ou plutôt faire comme si onétait convaincu – que l’amélioration <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> passait par une « vision partagée » quicorrespondrait à celle <strong>de</strong>s porteurs <strong>de</strong> la GIZC préoccupés par la protection <strong>de</strong> la zone côtière.Or, ni réussir à réunir les acteurs autour <strong>de</strong> la table, ni même obt<strong>en</strong>ir l’expression d’une « visionpartagée » n’est le signe d’un progrès vers une meilleure <strong>gestion</strong> effective <strong>de</strong> la zone, comme lecas <strong>du</strong> SMAP nous le montre.Pour R. Billé (2004 : 384), la conclusion <strong>de</strong> cela est que « conflits, rapports <strong>de</strong> force, pouvoirs,influ<strong>en</strong>ce, asymétrie [sont] autant <strong>de</strong> notions que les acteurs <strong>de</strong> la configuration gizci<strong>en</strong>negagnerai<strong>en</strong>t gran<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t à réintégrer à leur vision <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong> ». Pour la TdV, cela impliquerait<strong>de</strong> replacer la participation (ainsi que les autres processus mobilisés sans stratégie définie) dans unév<strong>en</strong>tail <strong>de</strong> moy<strong>en</strong>s ou <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s d’action possibles, mais surtout non systématiques, pourremettre au c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> la réflexion stratégique l’objectif normatif <strong>de</strong> l’amélioration <strong>de</strong> la <strong>gestion</strong>effective <strong>en</strong> faveur <strong>de</strong> la conservation <strong>de</strong> l’estuaire.220

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