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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 3 – La recherche sci<strong>en</strong>tifique comme action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taleRappelons aussi que l’<strong>en</strong>trée d’eau douce dans le <strong>de</strong>lta confère aux étangs une salinité qui est celle<strong>de</strong> ces écosystèmes particuliers <strong>en</strong>tre fleuve et mer, où se développ<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s espèces typiques <strong>de</strong> cesmilieux. La salinité est alors influ<strong>en</strong>cée <strong>de</strong> même par la <strong>gestion</strong> anthropique et les précipitations.De ce fait, la salinité varie <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> l’int<strong>en</strong>sité <strong>de</strong> l’activité rizicole et <strong>de</strong>s conditionsclimatiques. Ainsi, « p<strong>en</strong>dant l’automne hiver 1993-1994, <strong>de</strong>ux crues <strong>du</strong> Rhône (<strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>retour estimée à 50 et 70 ans) ont occasionné <strong>de</strong>s ruptures <strong>de</strong> digues <strong>en</strong> plusieurs points sur lepetit Rhône. Le drainage <strong>de</strong> la zone inondée a <strong>en</strong>traîné <strong>de</strong>s arrivées d’eau douce massives dans leVaccarès, dont la salinité a brusquem<strong>en</strong>t chuté <strong>de</strong> 15 à 5 g/l suite aux volumes importants d’eauet donc <strong>de</strong> sel évacués vers la mer (gravitairem<strong>en</strong>t et par pompage). Entre 1994 et 1997, la salinitéest restée basse (<strong>en</strong>viron 5 g/l) et a <strong>en</strong>core diminué suite à d’importantes pluies <strong>du</strong>rant les hivers95-96 et 96-97. A partir <strong>de</strong> 1998, à la faveur d’années plus sèches et d’une volonté <strong>de</strong>s<strong>gestion</strong>naires et <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> l’eau, <strong>de</strong> gérer <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s la connexion <strong>en</strong>tre le système d’étang etla mer, la salinité a augm<strong>en</strong>té à nouveau : 12 g/l (hiver) à 15g/l (été) » (Rossechi et al., 2003).Le fonctionnem<strong>en</strong>t hydrologique <strong>du</strong> <strong>de</strong>lta <strong>du</strong> Rhône est donc très complexe et sa <strong>gestion</strong>délicate : il s’agit <strong>de</strong> gérer <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant compte <strong>de</strong>s conditions hydro-climatiques, c’est-à-dire gérerl’imprévisible ; et <strong>de</strong> gérer les flux hydro-salins <strong>de</strong> manière à satisfaire les besoins <strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tescatégories d’utilisateurs <strong>du</strong> territoire. Le premier <strong>en</strong>jeu concerne l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> la population :c’est celui <strong>du</strong> niveau bas <strong>de</strong>s étangs <strong>en</strong> automne pour maint<strong>en</strong>ir une capacité d’accueil <strong>de</strong> volumesd’eau importants et ainsi prév<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s inondations <strong>en</strong> cas <strong>de</strong> pluies automnales et hivernalesabondantes – sachant que la capacité d’évacuation est trop faible <strong>en</strong> cas d’événem<strong>en</strong>t majeur avecun seul pertuis fonctionnel. Il faut donc éviter que le drainage gravitaire <strong>de</strong>s rizières dans l’étang<strong>en</strong>traîne un niveau trop haut avant l’automne. Cep<strong>en</strong>dant, si l’automne et l’hiver sont secs, unniveau trop bas <strong>en</strong>traînerait une trop forte augm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la salinité <strong>de</strong>s étangs <strong>en</strong>travant lacirculation <strong>de</strong> certaines espèces halieutiques (Poizat et al., 2004) et la biodiversité méditerrané<strong>en</strong>ne<strong>en</strong> général (différ<strong>en</strong>ts herbiers, etc.). Les pêcheurs souhait<strong>en</strong>t cep<strong>en</strong>dant que le niveau ne soit nitrop bas ni trop haut et désormais (cela n’a pas toujours été le cas : voir plus bas) que leséchanges <strong>en</strong>tre le milieu marin et lagunaire (ouverture <strong>du</strong> pertuis) soi<strong>en</strong>t plus fréqu<strong>en</strong>ts pourfavoriser le recrutem<strong>en</strong>t 99 <strong>de</strong>s poissons. Ces échanges <strong>en</strong>tre milieu marin et lagunaire estégalem<strong>en</strong>t une préoccupation pour les acteurs investis dans la conservation <strong>de</strong>s poissonsmigrateurs (MRM 100 , TdV et d’autres instituts sci<strong>en</strong>tifiques), et les acteurs <strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s99 Ce terme apparti<strong>en</strong>t au domaine <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong>s populations. Il exprime le gain net <strong>en</strong> nouvel indivi<strong>du</strong> quisera actif et participera à la repro<strong>du</strong>ction l’année d’après – c’est-à-dire <strong>en</strong> <strong>en</strong>levant la mortalité juvénile.100 L’association Migrateurs Rhône Méditerranée.149

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