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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Chapitre 3 – La recherche sci<strong>en</strong>tifique comme action <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taledémoustication. Oui, mais si c’est l’inverse, est-ce qu’on sera mieux armé pour s’opposer à la démoustication si onne participe pas au suivi sci<strong>en</strong>tifique et qu’on se dit nous-mêmes experts <strong>de</strong>s milieux naturels camarguais ? Il mesemblait que notre posture d’experts reconnus <strong>en</strong> Camargue nous imposait d’y être, on ne peut pas refuser <strong>de</strong> jouernotre rôle d’experts que l’on rev<strong>en</strong>dique et ne pas être <strong>en</strong> critique dogmatique » (direction TdV, com.pers.,2010). La TdV a décidé <strong>de</strong> se joindre au nombre <strong>de</strong>s organismes 95 investis dans le suivisci<strong>en</strong>tifique, pour le compartim<strong>en</strong>t oiseau (paludicoles et hiron<strong>de</strong>lles <strong>de</strong>s f<strong>en</strong>êtres – égalem<strong>en</strong>tamphibi<strong>en</strong>, abandonné après une année pour manque <strong>de</strong> robustesse sci<strong>en</strong>tifique).En somme, <strong>en</strong> 2005 la TdV a plaidé auprès <strong>du</strong> PNRC pour que les décisions <strong>du</strong> CG 13concernant la mise <strong>en</strong> place <strong>de</strong> la démoustication soi<strong>en</strong>t prises sur la base d’un suivi sci<strong>en</strong>tifique,dans l’objectif <strong>de</strong> contrôler les conséqu<strong>en</strong>ces <strong>du</strong> « cliquet qui a été franchi lorsque le PNRC et lesnaturalistes sont passés <strong>de</strong> l’opposition nette à la ‘non opposition si’ » (direction TdV, com.pers., 2010).Pour continuer à peser dans ce débat, la TdV ne peut faire autrem<strong>en</strong>t que d’assumer son statut <strong>de</strong>spécialiste <strong>de</strong> ces milieux humi<strong>de</strong>s. Elle se retrouve alors face à un double défi dont les <strong>de</strong>uxdim<strong>en</strong>sions sont interdép<strong>en</strong>dantes : (1) elle doit se saisir <strong>de</strong> la question sci<strong>en</strong>tifique qui est celle <strong>de</strong>l’impact <strong>du</strong> Bti sur l’avifaune camarguaise ; (2) elle doit jouer au mieux son rôle d’expert dansl’évolution <strong>de</strong> ce dossier politique <strong>de</strong> <strong>gestion</strong> locale – cela implique autant la qualité sci<strong>en</strong>tifique<strong>de</strong> l’expertise que son portage politique pour faire <strong>en</strong> sorte qu’elle soit prise <strong>en</strong> compte. Dans lasuite, nous verrons qu’<strong>en</strong>dosser ce double rôle <strong>de</strong> sci<strong>en</strong>tifique et d’expert peut être délicat àcertains égards. Mais bi<strong>en</strong> manié, cela peut conférer à la TdV un certain pouvoir pour affirmer saposture d’acteur d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t dans le système <strong>de</strong> <strong>gestion</strong>.D’abord, le principe d’action <strong>de</strong> l’expertise est parfois à l’opposé <strong>du</strong> cheminem<strong>en</strong>t sci<strong>en</strong>tifique etceci est particulièrem<strong>en</strong>t vrai dans le cas <strong>de</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qui sont le plussouv<strong>en</strong>t d’une gran<strong>de</strong> complexité. Or les déci<strong>de</strong>urs qui doiv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus justifier leursdécisions sur les métho<strong>de</strong>s et les résultats (Duran, 1999 ; Busson-Villa, 1999) vont d’autant plusrechercher <strong>de</strong>s réponses simples pour la <strong>gestion</strong> <strong>de</strong>s problèmes <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux qui sont <strong>de</strong>splus complexes. J. Theys (1991) repr<strong>en</strong>d les mots <strong>du</strong> philosophe <strong>de</strong>s sci<strong>en</strong>ces J. Ravetz pourexpliquer qu’avec la complexité <strong>de</strong>s problèmes d’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t que nous avons à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>charge, les relations <strong>en</strong>tre sci<strong>en</strong>ce et décisions se complexifi<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t. Le philosophe (Ravetz,1988) « avance ainsi l’hypothèse d’une inversion <strong>de</strong>s rapports traditionnels <strong>en</strong>tre les faitssci<strong>en</strong>tifiques « <strong>du</strong>r » et les opinions subjectives « molles » <strong>de</strong>s responsables politiques <strong>en</strong>affirmant : « désormais nous aurons <strong>de</strong> plus <strong>en</strong> plus besoin <strong>de</strong> décisions « <strong>du</strong>res » prises par <strong>de</strong>s95 Le laboratoire CNRS-DESMID à Arles pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s représ<strong>en</strong>tations et <strong>de</strong> l’opinion <strong>de</strong> la population,l’association Groupe <strong>de</strong>s chiroptères <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce pour l’impact sur les chauves-souris, et l’Université <strong>de</strong> Prov<strong>en</strong>ce.141

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