Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 3 – Réflexion stratégique et évaluation de l’impact de l’action environnementaleclarification de cette faible explicitation des stratégies d’action environnementales, pour endégager les implications d’une plus forte explicitation pour l’ONGE et enfin aborder la façondont la question a été prise en charge par l’organisation pendant sa planification stratégique.Guidée par notre cadre d’Analyse Stratégique de la Gestion Environnementale, nous avonscherché à comprendre comment se construisait la stratégie d’action environnementale au sensfort, c’est-à-dire visant explicitement à infléchir les forces qui sont à l’origine de la dégradation del’état des écosystèmes. Ce faisant, nous avons cherché à comprendre d’une part, quel objetécologique et quel enjeu de conservation étaient visés par les actions (mises en œuvre et enconstruction) de la TdV. Nous avons d’autre part cherché à repérer les acteurs ciblés parl’ONGE, dans l’objectif d’impulser un changement de pratiques ou une meilleure intégration desenjeux de conservation dans les décisions publiques. Cette démarche nous a rapidement permisde repérer la faiblesse de l’explicitation de ces stratégies au sens fort dans les documents deprogramme de l’organisation (Guillet, 2007). Les informations recueillies par les entretienseffectués auprès des membres de la TdV nous ont pourtant permis de constater que cetteabsence d’enjeux et de stratégies d’action précises dans les textes n’était pas liée à un manqued’analyse stratégique de la part des acteurs. Ils connaissent en effet très bien les mécanismesnéfastes en jeu et les cibles directes ou indirectes de leurs actions. C’est en partie dans l’analysedes actions concrètes que nous trouvons des éléments d’explication de cette faible explicitationdes stratégies dans les documents de programme. Nous en percevons trois.1. Un premier élément d’explication tient au fait que si la gestion des écosystèmes peut être le lieude conflits, entendu comme des incompatibilités entre les activités des différents acteurs et lesintentions des acteurs d’environnement en terme d’état écologique des milieux, rien n’indique queles relations entre ces acteurs doivent être conflictuelles. Les praticiens peuvent de ce fait avoir dumal à raisonner leurs stratégies en termes de pression de changement exercée sur un acteursectoriel. D’une part, bien que les acteurs sectoriels ciblés peuvent avoir une influence positivesur les objets écologiques en question 189 , comme les chasseurs qui par leur activité contribuent àmaintenir des espaces naturels (voir Chapitre 3), ou les éleveurs qui contribuent à entretenir desmilieux typiques méditerranéens comme les sansouires où les troupeaux sont souvent placés enCamargue par exemple. D’autre part, les membres de la TdV cherchent des prises pour intervenirdans les systèmes de gestion des zones humides où ils travaillent. En cela, les stratégies vont189 S’ils ont une influence positive vis-à-vis de l’état des écosystèmes, ils se rapprochent des acteurs d’environnementconceptuel. Cependant ils ne sont pas des AE dans la mesure où ils n’agissent pas directement selon une intentionde gestion en faveur de l’environnement.346