Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Conclusion généraleUn deuxième levier identifié est celui de l’explicitation des objectifs écologiques, aspect étantapparu comme une faiblesse du précédent programme, et des modes d’intervention dans lessystèmes de gestion envisagés pour atteindre ces objectifs.2. La planification stratégique est le lieu de construction des intentions stratégiques et de la création des conditionsd’une émergence stratégique canalisée.La planification stratégique est apparue comme un moment consacré à la mise en cohérence desstratégies d’actions opérationnelles (échelle des projets) à la stratégie d’action générale del’organisation, révélant une tension forte et un important travail d’articulation entre les échellesglobales et opérationnelles. La planification stratégique est, comme nous l’avons rappelé dans leprécédent point, le moment de la formalisation des intentions stratégiques, d’abord dans leregistre de l’objet écologique à conserver, mais également dans les trois autres registres. Nousavons montré que les processus spécifiques de construction de la stratégie (la planification)étaient productifs jusqu’à un certain point (notamment à travers les exemples du transfert desconnaissances et de la mise en place des sites ateliers). La construction se poursuit ensuite dans lamise en œuvre des actions. La planification stratégique est donc apparue comme étant unprocessus de création de conditions d’une émergence stratégique canalisée. Cette conclusion nous rapprocheà la fois des auteurs du courant pratique de la stratégie, qui indiquent d’une part, à partir d’étudesde cas, que la planification stratégique n’est plus la procédure stérile décrite par Mintzberg (1994)(Cailluet, 2008), et d’autre part, que la stratégie se construit dans les situations d’action(Golsorkhi, 2006). Mais aussi des conclusions d’A-C. Martinet (2001) sur la planificationstratégique indiquant que tenir compte de cette pratique permet d’une part de s’ancrer dans laréalité de ce qui se passe dans les organisations et de ne pas perdre le fil des intentions. Pourl’auteur, « à la condition d’organiser et d’animer correctement le processus, l’ascèse et l’effortintellectuel collectif qu’elle stimule augmentent la probabilité de concevoir et former desstratégies ambitieuses mais réalistes, de distinguer les objectifs des contraintes, d’expliciter les« trade-offs » sans lesquels le concept même de stratégie se dilue » (Martinet, 2001 : 193). Ce sontces processus observés à la Tour du Valat que nous avons appelés la création des conditions d’uneémergence canalisée, et dans lesquels nous sommes intervenue, considérant que la planificationstratégique était un moment distinct de l’action, mais venant en soutien de l’actionenvironnementale.435