Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 2 – Une approche inductive et réflexiveexternes alors que leur participation et l’officialisation de leur partenariat étaient encore auxpremiers stades de négociation. Ce à quoi il faut ajouter la difficulté pratique de rencontrer cesnombreux acteurs disséminés sur le bassin méditerranéen. Notons tout de même que nous avonspu rencontrer certains d’entre eux lors de nos périodes de terrain au Maroc (voir ci-dessus) et enEspagne (détaillé dans la section suivante). Pour l’étude de ce dispositif OZHM, les moments lesplus importants de l’enquête externe ont été deux rencontres rassemblant une grande partie desacteurs (en plus des échanges sur document). Ces deux ateliers (de 3 et 5 jours) de constructiondu dispositif, ayant eu lieu à la TdV (en mars 2009 et en janvier 2010) ont en effet été suivis etétudiés dans le détail.2.2.3 Pour clore la première phase de terrain : asseoir le questionnement par lacomparaisonEn parallèle du travail de terrain approfondi sur la TdV, nous avons cherché à pénétrer le mondede la conservation de la nature et plus particulièrement celui de la région méditerranéenne afin deprendre connaissance des débats actuels et surtout de rechercher le questionnement qui seraitcommun aux organisations de ce secteur. Pour E. Friedberg, la « comparaison » évoquée plushaut comme étant l’opération de rétablissement de l’extériorité de l’analyste peut être enrichied’une comparaison cette fois en externe de l’espace d’action étudié :« L’idée de comparaison est également présente dans le souci de ne pas se contenterd’une seule monographie, de manière à pouvoir interroger et enrichir les résultats d’unemonographie au moins par ceux d’une autre. A la manière des « écarts » entre lesinterviewés d’un même espace d’action, l’ensemble des convergences et des divergencesque fait apparaître une comparaison entre différentes monographies portant sur descontextes d’action a priori comparables permet à la fois de « déconstruire » les évidencesapparentes de chacune et de sélectionner progressivement un ensemble de faits à lasignification plus large que le seul cadre monographique. Sur la base de ces faits pourraalors se bâtir un modèle interprétatif qui, sans avoir valeur universelle, dépasse la seulecontingence locale pour se situer à un premier niveau de généralisation » (Friedberg,1997[1993] : 314).J-P. Olivier de Sardan (1995b) invite à la même précaution. Dans les termes de sa « politique duterrain », il souligne la nécessité d’appuyer la recherche sur des « groupes témoins » – que lesauteurs du courant pratique de la stratégie appellent la « nécessaire étude de cas » (Golsorkhi(2006) – mais invite néanmoins à la compléter par une « enquête extensive » afin de réduire lerisque d’une trop grande contingence interprétative. Le travail de comparaison externe aévidemment porté sur les choix d’action des autres ONGE ou organisations environnementales81