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Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

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Partie 1 – Cadre théorique et métho<strong>de</strong> pour l’analyse stratégique <strong>de</strong> l’ONGEdans la construction <strong>de</strong>s données nécessite d’aller chercher plus loin dans la logique <strong>de</strong>s acteurs<strong>de</strong> la TdV et <strong>de</strong> solliciter plus fortem<strong>en</strong>t leur réflexivité sur leur action, leur appropriation <strong>de</strong> lastratégie, leur désir et leurs idées face aux <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> conservation qui sont les leurs. Le procédé <strong>de</strong>recherche mis <strong>en</strong> œuvre à cet effet est celui <strong>de</strong> la restitution. Erhard Friedberg est <strong>de</strong> ceux quiconçoiv<strong>en</strong>t la restitution d’abord comme un instrum<strong>en</strong>t d’<strong>en</strong>quête supplém<strong>en</strong>taire avant d’être uninstrum<strong>en</strong>t d’interv<strong>en</strong>tion (ce que l’on abor<strong>de</strong>ra à la fin <strong>de</strong> ce chapitre) : « loin <strong>de</strong> ne constituerqu’une formalité <strong>de</strong> fin d’<strong>en</strong>quête, comme c’est souv<strong>en</strong>t le cas, elle est un dispositif <strong>de</strong> rechercheess<strong>en</strong>tiel qui permet une itération supplém<strong>en</strong>taire et souv<strong>en</strong>t ess<strong>en</strong>tielle <strong>en</strong>tre le terrain etl’interprétation » (Friedberg, 1997[1993] : 322). Ce n’est pas tant une validation que cherchel’analyste dans la restitution, mais « l'observation <strong>de</strong> la confrontation <strong>de</strong>s intéressés autour <strong>de</strong>sdonnées que son travail a pro<strong>du</strong>ites », pour susciter une discussion plus aboutie sur lesphénomènes soulevés. C’est donc l’exercice auquel nous nous sommes livrée par une progression<strong>de</strong>s différ<strong>en</strong>tes métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> construction <strong>de</strong>s données vers une interaction plus forte : la« conversation exploratoire » a évolué <strong>en</strong> discussion argum<strong>en</strong>tée, la participation int<strong>en</strong>tionnelle apris le <strong>de</strong>ssus sur l’observation avec participation passive, les docum<strong>en</strong>ts relatifs à la planificationstratégique sont <strong>de</strong>v<strong>en</strong>us un support d’échange.Par ailleurs le procédé <strong>de</strong> la restitution est un moy<strong>en</strong> pour le chercheur <strong>de</strong> contrôler son« irré<strong>du</strong>ctible subjectivité ». La restitution n’est <strong>en</strong> cela qu’un moy<strong>en</strong> qui doit s’inscrire dans uneffort <strong>de</strong> formalisation et d’explicitation <strong>de</strong> la démarche globale <strong>de</strong> recherche (ibid. : 322) 55 . J-POlivier <strong>de</strong> Sardan ne dit pas autre chose quant à cette subjectivité <strong>du</strong> chercheur : « ce biais estinévitable : il ne doit être ni nié (attitu<strong>de</strong> positiviste) ni exalté (attitu<strong>de</strong> subjectiviste). Il ne peutqu’être contrôlé, parfois utilisé, parfois minimisé. [...] Il s’agit <strong>en</strong> l’occurr<strong>en</strong>ce non seulem<strong>en</strong>td’expliquer « d’où l’on parle », mais aussi « d’où l’on a pro<strong>du</strong>it ses données », et comm<strong>en</strong>t. Niplus, ni moins » (Olivier <strong>de</strong> Sardan, 1995b : 20). Cette formalisation et explicitation <strong>de</strong> ladémarche <strong>de</strong> recherche relèv<strong>en</strong>t <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>jeu <strong>de</strong> validité sci<strong>en</strong>tifique <strong>du</strong> travail <strong>de</strong> rechercheaccompli, mais elles ont égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s implications vis-à-vis <strong>de</strong> processus <strong>de</strong> recherche <strong>en</strong> luimême.En effet, solliciter davantage la réflexivité <strong>de</strong>s sujets étudiés implique <strong>de</strong> se livrer soimêmeà une réflexivité sur sa propre posture, afin d’être <strong>en</strong> mesure <strong>de</strong> poursuivre la négociationtacite qui nous lie à l’interlocuteur : « si tu veux que je t’<strong>en</strong> dise plus, tu dois m’<strong>en</strong> dire plus toi-55 « La prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la subjectivité <strong>du</strong> chercheur est irré<strong>du</strong>ctible. Il n’<strong>en</strong> reste pas moins qu’<strong>en</strong> <strong>de</strong>hors <strong>du</strong> respect <strong>de</strong>srègles élém<strong>en</strong>taires <strong>de</strong> la logique et <strong>de</strong> l’argum<strong>en</strong>tation rationnelle qui constitu<strong>en</strong>t la condition d’exist<strong>en</strong>ce d’undiscours sci<strong>en</strong>tifique, c’est dans le respect d’une démarche aussi formalisée que possible que rési<strong>de</strong> la garantieprincipale, voire unique, face à l’exercice débridé et totalem<strong>en</strong>t hors <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> la subjectivité <strong>du</strong> chercheur »(Friedberg, 1998[1993] : 322).92

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