Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 1 – Cadre théorique et méthode pour l’analyse stratégique de l’ONGEQuatrième perspective : percer dans un secteur d’activité difficile, un problème depositionnement concurrentielEn s’appuyant notamment sur les travaux de M. Porter (1986), les auteurs ont dégagé un dernierregistre stratégique crucial pour l’ONGE : le positionnement dans le secteur d’activité qui est lesien. La stratégie des hotspots s’est avérée être en cela très efficace à la fois parce que le concept estfacilement communicable (voir le troisième point), mais aussi parce qu’il apporte des réponses surla question des priorités d’action pour la biodiversité (voir le premier point). « Comme le formuleun responsable extérieur à CI: « la concurrence entre les ONG se joue de plus en plus sur la stratégie à suivrepour la fixation des priorités d’action ». Les hotspots ont projeté CI au cœur du débat d’idées sur laconservation à l’échelle mondiale. Or être l’un des interlocuteurs de ces controverses était une desconditions à remplir pour devenir crédible comme acteur sur la scène internationale de laconservation, dont la culture est en prise directe sur le champ académique de la biologie de laconservation ». En quelques années, CI s’est hissé dans le cercle restreint des grandes ONGEinternationales.De plus, la stratégie des hotspots affiche un positionnement bien identifiable qui permet àl’organisation de se faire sa place en se différenciant des autres ONGE, y compris pour larecherche de financement.Il est apparu que se positionner dans le secteur ne signifie pas seulement pour l’ONGE de gagnerdans le jeu de la concurrence, mais aussi de créer les alliances qui lui permettront de développer sapropre action. « A partir de 1999, CI a cherché à nouer des alliances avec d’autres ONG, en enfaisant une priorité nouvelle. Par exemple, au cours des trois dernières années CI Afrique etBirdlife Afrique ont coordonné leur planification stratégique et collaborent activement surplusieurs zones du continent africain. Là encore, les hotspots jouent un rôle organisateur. La cartedes hotspots clarifie et facilite la coopération en affichant clairement et dès le départ la zoned’intervention relativement restreinte de l’organisation. Dans les hotspots, les autres ONG aurontsans doute souvent intérêt à collaborer avec CI et, en dehors, elles craindront moins saconcurrence ».Nous avons choisi de reprendre ces quatre registres stratégiques comme autant de perspectiveconstitutive de notre cadre d’analyse de la stratégie de l’ONGE – que nous appellerons le cadred’Analyse Stratégique pour l’Organisation à Finalité Environnementale (ASOFE) (Figure 1.2).Nous allons à présent nous attacher à présenter plus en détail ce que recouvre chacun de cesregistres et à leur donner les noms que nous utiliserons désormais dans le texte.1.Construction de l’objetécologique à conserver2.Mode d’actionEnvironnementale4.Place dans le secteurde l’environnement3.DéveloppementinterneFigure 1.2 : Cadre d’analyse stratégique de l’organisation à finalité environnementale et ses quatre registres(source : auteur)30