Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementalesêtre financé, il faut écrire des choses simples et pas vraiment une stratégie de fond. Et ensuite, le cadre est bloquant,car le bailleur finance uniquement les activités écrites. Ca ne choque pas un bailleur de recevoir un texte sansexplicitation de la stratégie, puisque eux veulent juste des choses simples et le respect de leurs cases. » (Kalaora,com.pers. 2009).Cette propension à évaluer la mise en œuvre des moyens davantage que l’atteinte des objectifs quidépasse sans doute le champ de la GIZC n’en est pas moins reconnue par ses porteurs euxmêmes(Sorensen, 1993, cité par Billé, 2004). « Ce problème, déjà identifié très clairement en1993, n’a toujours pas été résolu. Ainsi dans la plupart des cas les moyens continuent à se muerinsensiblement en objectifs […] » (Billé, 2004 : 270), comme nous l’avons nous-même observésur le cas du projet SMAP III Moulouya en 2010. Elaborer un plan de gestion, mettre en œuvrele projet pilote, obtenir la participation des acteurs locaux, etc. est « inhérent à la logique del’action et du travail, mais cela devient un glissement incontrôlé lorsque l’objet principal del’évaluation s’avère être la bonne mise en œuvre des moyens prévus […] ».En somme, ces évaluations posent le paradoxe suivant : elles montrent que les activités ont étébien menées, même si c’est avec certaines nuances, et que les opérateurs ont bien travaillé pourmener le projet à son terme. A la suite de R. Billé (2007), nous constatons qu’elle n’apportent niéclairage sur l’évolution de l’état du milieu visé et des changements opérés dans le système degestion, ni recul sur les modes d’action mis en œuvre. Ce type d’évaluation est adapté à son objet,c’est-à-dire la justification formelle des fonds alloués par le bailleur, mais n’apporte pasd’éléments substantiels pour une réflexion stratégique ni sur l’action à poursuivre sur la zone niplus généralement sur le mode d’action mis en œuvre. Ces remarques renvoient à un champ dequestions cruciales pour les ONGE (Christensen, 2003) mais qui demanderait un travailapprofondi non réalisé dans le cadre de cette thèse, qui est celui des systèmes actuels definancement de projet. Cet aspect ne concerne d’ailleurs pas seulement le projet SMAP III maisl’ensemble du programme de la TdV, nous serons amenée à y faire de nouveau référence.b) Evaluer le projet au regard des objectifs stratégiques de la Tour du ValatNous avons présenté ce cas d’étude en indiquant qu’il y avait un emboîtement entre un niveau «objectifs écologiques et stratégiques de la TdV » et « objectifs du projet GIZC ». L’évaluationdemandée par le bailleur renvoie aux objectifs du projet. Ici, nous discutons donc les objectifspropres de la TdV, la manière dont ils sont perçus par ses membres a posteriori et en particulier lafaçon dont ils sont abordés dans les documents relatifs à l’évaluation de programme (procédureinterne) de la TdV. Outre la compréhension de la façon dont l’organisation évalue un tel projet,222