Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 1 – Le cadre d’analyse stratégique de l’organisation à finalité environnementaletraduire les résultats de leur activité et leur impact sur l’objet environnemental visé. En effet, lanature des problèmes environnementaux complexes et souvent multifactoriels d’une part, et lanature souvent indirecte par rapport à l’objet environnemental des modes d’action mis en œuvrepar les ONGE d’autre part rendent l’exercice délicat. Il leur revient de trouver des formes demise en lisibilité et visibilité accessibles à leurs mandants, afin de favoriser leur légitimation et parsuite leur capacité d’action. Différentes pratiques peuvent être associées à cette mise en visibilité,des plus informelles (comme une visite, un exposé des actions) aux plus formelles (comme lesévaluations). En somme, attentive à toutes les dimensions stratégiques de l’ONGE, y compriscelle du développement interne et de ses capacités d’action environnementale, nous prêtons unecertaine attention au processus de légitimation de l’organisation. Plus précisément, nous voulonsdéterminer le statut de la mise en visibilité des impacts de l’action environnementale dans cesprocessus de renforcement des capacités d’action de l’ONGE : comment l’ONGE met en forme sesrésultats ? Comment elle les mobilise ? Dans quelle mesure et par quel mécanisme une plusgrande aptitude à évaluer et mettre en forme son impact lui serait favorable ?Etant donné la difficulté méthodologique évoquée concernant l’évaluation de l’impact de l’actiondes ONGE, le lecteur aurait pu s’attendre à ce que l’on concentre notre travail sur les techniquesd’évaluation environnementale ou d’évaluation des organisations en s’appuyant sur le champdisciplinaire consacré à l’évaluation dont la production pléthorique manie les articulations entrethéorie et pratique (Alkin, 2004a). L’explication des raisons de cette posture nous permettra declore la présentation de notre cadre d’analyse pour traiter notre problématique de la stratégie del’ONGE et de son renforcement pour augmenter l’impact environnemental de sa mise en œuvre.Si l’impact environnemental de l’action de l’ONGE est ainsi bien au centre de notreproblématique, nous ne préjugeons pas que l’évaluation (en tant que processus formel) est unfacteur d’amélioration des impacts en soi. Nous proposons une démarche inductive dont le pointde départ se situerait en amont en interrogeant le statut de l’évaluation et la mise en visibilité desimpacts dans l’élaboration stratégique et le fonctionnement de l’organisation : en quoi etcomment (sous quelle forme) l’évaluation des impacts contribue-t-elle à renforcer l’actionenvironnementale ? Deux pistes ont été relevées et seront explorées : 1) l’évaluation des impactsfavoriserait le bon déroulement des processus d’élaboration et de mise en œuvre stratégique, dansl’hypothèse que la prise en compte des résultats est une base d’amélioration selon la logiqueprocédurale de la construction de l’action. 2) L’évaluation et la mise en forme des impactspermettraient indirectement de renforcer l’action environnementale en favorisant l’augmentationdes capacités de l’ONGE. Si l’on revient maintenant à la remarque d’un membre de l’ONGE CI61