Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 4 – Le projet de conservation d’une zone humide dans un programme internationall’équipe locale, retraité du Haut Commissariat aux Eaux et Forêts, connaît bien (voire est familieravec) les responsables des différentes administrations 136 . Il n’est pourtant pas en mesure desurmonter la difficulté d’obtenir les données requises pour alimenter le tableau de bord (lesystème d’indicateurs pour le suivi de la zone côtière) auprès des administrations. Seulement 5indicateurs sur 21 étaient renseignés à la fin de la période du projet.L’incapacité de l’équipe à impliquer les acteurs de la gestion effectiveL’exemple des données pour le suivi de la zone est problématique, mais reste de moindreimportance par rapport à l’incapacité structurelle du projet à convoquer les acteurs pertinents auregard de la gestion effective de la zone côtière. Ainsi, on note l’absence de responsables privésimpliqués dans la construction et l’aménagement de la station touristique dans les événementsparticipatifs (réunions et groupes de travail). L’implantation de la station touristique étantl’élément modifiant le plus la gestion de la zone et ayant de loin le plus d’impacts en termesd’utilisation du sol, de modifications de l’hydrosystème, de pollution et d’utilisation desressources : son absence met le projet en contradiction par rapport à ses principes fondateurs. Lecoordinateur leur a bien rendu visite accompagné d’un président d’une association locale endébut de projet, et le promoteur a bien reçu des invitations au début du projet (jusqu’à uncourrier à ses représentants nationaux) mais la démarche est restée sans suite. Les acteurs locaux(notamment les ONG locales agissant dans le domaine de la sensibilisation environnementale)ont d’ailleurs bien noté cette contradiction vu l’impact avéré et d’autres impacts prévus de lastation touristique sur la zone. Mais « l’équipe locale avait peut-être raison d’être prudente par rapport à lazone de construction car au moment de la destruction de la forêt, le conflit était très chaud » (Coordinatricerégionale, com.pers., 2010). Il est néanmoins intéressant de noter que les porteurs du projetdéploraient cette « cristallisation » du débat sur la station touristique, « ce qui entravait le bondéroulement des activités », alors que ces revendications des participants renvoient justement auxprincipes de la GIZC selon lesquels toutes les activités sectorielles doivent être impliquées, et àplus forte raison les activités dominantes en terme d’influence sur l’état écologique de la zone enquestion.La capacité de l’équipe locale à impliquer les autres acteurs (notamment les administrationslocales) à la démarche n’était pas beaucoup plus forte. Nous avons expliqué que la Province estl’administration locale qui préside le comité sectoriel constitué pour le projet et que dans les deuxpremières années du projet, le Secrétaire général n’était lui-même pas intéressé par le projet, ce136 Comme l’indique la facilité avec laquelle il a pu obtenir pour nous des rendez-vous avec des responsables desdifférentes administrations pour la réalisation de nos entretiens.211