Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 1 – Le cadre d’analyse stratégique de l’organisation à finalité environnementalegestion étudié, il est donc appréhendé comme un agent de changement. Encore une fois,l’intention de changement de cet acteur du système de gestion porte sur ce système de gestion luimême,visant à améliorer la gestion effective en faveur d’un meilleur état écologique del’environnement. Dans le cas d’une étude d’un problème environnemental particulier, une partiede l’analyse s’attache à déterminer qui, dans le système de gestion, agit intentionnellement etfonctionnellement en faveur de la résolution du problème environnemental. « L’acteurd’environnement n’est [en effet] pas un donné trivial (celui qui se nomme comme tel seraitl’acteur d’environnement), mais au contraire un concept critique qui guide l’analyste en luirappelant de toujours s’attacher à suivre, dans les détours et rebondissement du dossier, lesacteurs qui, dans les faits, portent effectivement face aux autres acteurs la préoccupationenvironnementale de référence » (Mermet, 2010b). Dans notre cas, nous partirons de l’ONGEconsidérée a priori comme acteur d’environnement, le but étant ici de voir comment une ONGEse saisit de problèmes environnementaux, comment elle va être porteuse d’une gestionintentionnelle et de quelle manière elle s’y prend pour faire changer le système de gestioneffective.Dans ses interventions pour le changement, l’acteur d’environnement se trouve face à deux typesd’acteurs conceptuels :L’acteur sectoriel est celui qui agit selon des intérêts n’étant pas centrés sur les objectifsenvironnementaux de référence 10 . Les actions qui en résultent sont plus ou moins compatibles 11avec les objectifs poursuivis par l’acteur d’environnement, mais il reste celui envers lequels’adresse généralement la pression de changement et qui doit être amené à intégrerl’environnement dans ses pratiques.L’acteur régulateur est celui qui a la charge de faire cohabiter les autres, régulant la dynamique« pression-intégration ». Son rôle est de « représenter un équilibre entre les différents acteurs etles différentes préoccupations de la Société, et de traduire cet équilibre dans les faits par leurmédiatisation ou leurs arbitrages » (Mermet, 1992 : 63). Généralement, « il n’est guère en positionde faire évoluer nettement dans un sens ou dans l’autre les rapports de force entre les acteurs »(ibid.). Pour l’acteur d’environnement, cela implique non une pression de changement, maisd’intégration.10 Notons qu’il existe un secteur environnemental avec ses acteurs, ses organisations et ses règles, mais nouspréciserons les termes en utilisant les expressions « acteurs d’environnement » ou « secteur de la conservation oud’environnement ».11 Lorsque les activités sectorielles sont compatibles avec les objectifs écologiques, le but de l’acteur d’environnementne sera pas de faire changer ces pratiques, mais plutôt de préconiser leur maintien.23