Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 7 – L’évaluation entre contrôle des activités et réflexion stratégiquel’impact tangible d’actions indirectes sur l’objet environnemental visé. Comme indiqué plus haut,la direction de la TdV prévoyait que la construction des grilles d’évaluation des projets soientréalisée par leurs responsables respectifs directement dans la logique du cadre de construction desprojets. Les indicateurs pour évaluer les 5 niveaux d’impact devaient donc restituer la logiqued’action, l’enchaînement causal des actions jusqu’aux impacts sur l’objet écologique (DirectionTdV, com.pers., 2010), autrement dit la stratégie d’action. Cependant, nous avons vu que lesstratégies d’action étaient rarement linéaires et regroupaient souvent plusieurs modes d’action, cequi peut rendre la synthèse sous forme d’indicateurs difficile, même en 5 niveaux. Pour saisir etprendre du recul sur la stratégie dans sa complexité, le cadre d’évaluation en 5 niveaux d’impact(Encadré 7.1) peut être replacé dans un cadre souple et centré sur la construction et la mise enœuvre de la stratégie qu’il s’agira, pour les membres de l’équipe, d’évaluer à la moitié et à la fin duprogramme quinquennal (Tableau 7.2). Ce cadre est volontairement assez large et simple pourpouvoir accueillir différentes théories d’action et pouvant être adapté aux configurations dechaque projet, comme nous l’avons fait nous-même dans nos études de cas de la partie 2(Sections 3.4, 4.4 et 5.3). Il comporte plusieurs niveaux depuis l’évaluation de la formalisation dela théorie d’action jusqu’aux impacts de sa mise en œuvre :• Evaluer les zones d’ombre de la théorie d’action. Comme nous l’avons vu dans l’étude dela planification stratégique 2011-2015 (Chapitre 6), et dans l’analyse de la mise en œuvre desactions (Partie 2), les actions ne peuvent pas toujours être totalement anticipées etprédéterminées au moment de la construction du projet. C’est d’autant plus vrai lorsque laproblématique est d’abord scientifique, dans la mesure où l’enjeu est encore de connaître lesmécanismes dégradant les ZH et leur biodiversité. Ce n’est pas toujours possible de prévoirles recommandations de gestion qui en découleront, ni la façon de s’y prendre pour pousser àleur adoption par les acteurs concernés. Cependant, les questions restées en suspens aumoment de la construction des projets devraient trouver des réponses au cours de sa mise enœuvre. C’est l’enjeu du premier degré d’évaluation de la stratégie d’action, fondé sur l’idée que« pointer les connaissances manquantes est aussi utile que de recenser les éléments acquis »(Leviton, 2003).• Evaluer l’utilisation des capacités d’action. Le déploiement des actions pour laconservation dépend des capacités de l’équipe. Nous avons expliqué au précédent chapitreque ces capacités vont déterminer la place et le rôle que la TdV va pouvoir jouer dans lessystèmes de gestion qu’elle vise. Ce volet de l’évaluation peut aider à penser les liens entre lesressources stratégiques et l’action environnementale. L’équipe s’est-elle appuyée sur – et a-tellevalorisé - ses capacités pour agir ? Et comment a-t-elle renforcé ses capacités, sur quels413