Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Conclusion généraleexplicites et les critères d’évaluation sont écologiques. En revanche, elle doit être ouverte et nepas fixer a priori les moyens et les méthodes pour arriver au résultat escompté. Elle doit permettrede retracer la chaîne de sens de l’action, dès que possible, jusqu’à l’état de l’objet écologique visé.Construire un cadre d’évaluation pour répondre à la demande interne d’atteinte des objectifs et lademande externe de lisibilité sur le rôle de l’ONGE, c’est aller dans le sens de la tendance lourdede nos modes d’organisation. Aujourd’hui, la légitimité est principalement fondée sur ladémonstration de bonnes pratiques, de bonnes méthodes et de bons résultats, aussi nomméaccountability dans le monde anglo-saxon. La logique évaluative, souvent limitée à des critèressynthétiques voire d’efficience économique, se répand à tous les secteurs d’activités, et les travauxmontrant les limites et les effets contre-productifs de cette pratique se multiplient. Latransformation négative des modes de gestion liée à cette évolution vient d’abord du monde desentreprises (Palpacuer et al., 2010), mais se développe dans le secteur public (Busson-Villa, 1999 ;Naro, 2010) ou encore celui de la recherche (Matzkin, 2009). Les ONGE connaissent les mêmescontraintes lorsqu’elles perçoivent de l’argent public à travers les programmes financés par lesbailleurs nationaux ou internationaux. Ces financements s’accompagnent d’un cadre de projet etde méthodes standards à respecter, de procédures d’audit et d’évaluation fondés sur des critèreschiffrés (comme nous l’avons vu dans le cas du projet GIZC au Maroc). Selon les praticiens, cescadres et évaluations de projet atteignent une certaine limite, les marges de manœuvresdeviennent si réduites qu’il est difficile de développer des actions adaptées aux contextesrencontrés.Faut-il pour autant rejeter la pratique de l’évaluation sur et dans les ONGE ? P. Jepson plaidepour le développement d’un mode d’évaluation et de compte rendu des actions spécifiques ausecteur des ONGE. Ce régime d’accountability doit être adapté à « l’identité et au rôle de cesorganisations » (Jepson, 2005 : 218). Dans cette perspective, notre proposition est une évaluation« ferme » sur l’objectif écologique, mais « souple » sur la stratégie et les méthodes mises en œuvre.Cette voie de mise en visibilité de l’action et des impacts demande à être maintenant étudiée sursa capacité à soutenir l’action environnementale dans les ONGE, à répondre à la demande decomptes sur l’action environnementale, et peut-être à être porteuse d’une pratique moins aveuglede l’évaluation.443