Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 1 – Le cadre d’analyse stratégique de l’organisation à finalité environnementaledes enjeux de l’action de l’ONGE. L’acteur a « tout intérêt à poser ce choix en considération decritères aussi fortement défendables que possible, comme les engagements pris dans lesconventions environnementales, ou des points saillants dans les données scientifiques duproblème » (Mermet, 2010b). Un des enjeux de notre étude est d’appréhender la façon dontl’ONGE va se saisir de problèmes environnementaux. Une part de l’analyse consiste donc àdécrypter le rapport de l’action de l’ONGE à la référence normative (choix, explicitation ou aucontraire conservation d’un flou, création, etc.). Mais de fait, « la définition de la préoccupationde référence engage en dernier ressort l’analyste, qu’il soit chercheur ou intervenant de terrain »(Mermet, 2010a), car y compris dans notre cas, c’est bien l’analyste qui étudie les choix opérés parl’ONGE au regard d’un horizon normatif.Deuxièmement, c’est à partir de la préoccupation de référence sur un objet écologique (ou unproblème d’environnement) que l’on peut appréhender le système de gestion de l’environnement.Ce système de gestion comprend toutes les actions (et leurs acteurs) ayant une influence directeou indirecte sur cet objet environnemental. Ce deuxième principe organisateur de l’ASGE est unprincipe de gérance et de responsabilités :« Il n’y a [en effet] pas de gestion sans objectif, ni responsabilités. Voir une situationenvironnementale en termes de gestion, c’est projeter sur un système (biologique,technique, économique et social) complexe une référence simple : « conserver ou rétablirles qualités désirables de l’environnement » qui recouvre à la fois un but que la gestionvise à atteindre, et une responsabilité qui incombe, nolens volens, à ceux qui ont quelquepouvoir dans le cadre de cette situation » (Mermet, 2006 : 286).Ce système de gestion est un construit de l’analyste qui n’a pas d’existence réelle. Il l’aidecependant à organiser son analyse en délimitant (au moins temporairement) les contours desobjets écologiques, des acteurs, des dispositifs en place. A partir de la référence écologique,l’analyste peut procéder à une lecture dialectique de la gestion du territoire et des ressourcesnaturelles, en décryptant comment s’opposent les actions de gestion selon l’intention ou non deprotéger de l’objet environnemental. Cette dialectique est exprimée par les concepts de gestioneffective et de gestion intentionnelle :« La gestion effective, ou la gestion « de fait », c’est l’ensemble des actions anthropiquesqui, consciemment ou non, intentionnellement ou non, ont une influence déterminantesur l’état de l’objet écologique (ou du problème) de référence. Son analyse comporte […]l’identification des mécanismes par lesquels s’exercent ces influences et des lieux où sontdécidées les actions du système de gestion effective, ainsi qu’une première approche des21