Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Chapitre 6 – Clarifier les stratégies d’action environnementale pour les renforcerLe transfert pour toucher les acteurs de la gestion des zones humidesCe long développement sur la mobilisation de la Gestion Intégrée par la TdV était nécessaire carelle canalise en grande partie la réflexion de la TdV sur la façon dont elle va intervenir dans lessystèmes de gestion (Camargue, mais aussi pour des actions en Méditerranée). « GestionIntégrée » n’est cependant pas la seule expression du vocabulaire interne associé à cette volontéde développer une action tournée vers les utilisateurs, les acteurs responsables de la gestion desZHM ou de leur dégradation. L’autre expression incontournable en la matière est celle du« transfert ». Le terme a même un statut supérieur à la « GI » puisqu’il apparaît dans laformulation même de l’action générale de la TdV sous la mission (Plan stratégique TdV 2011-2015, 2010 : 21) 196 : il s’agit de « transférer les connaissances et les recommandations de gestionaux utilisateurs et aux décideurs ». Le terme est omniprésent dans les pratiques des acteurs de laTdV et fait partie du vocabulaire commun presque avec un statut de leitmotiv : « il faut faire plus detransfert », « il faut améliorer le transfert », entendu par tous comme la nécessité de ne pas se contenterde développer des connaissances et des outils, mais de leur donner tout leur sens en lesmobilisant dans des actions de changements dans les systèmes de gestion (ou arène politique) oùelle intervient.Bien que l’organisation se soit appropriée le concept, le terme « tranfert » n’est pas propre à laTdV, mais est très utilisé dans les secteurs auxquels elle appartient, c’est-à-dire aussi bien dans lemonde de la recherche scientifique que dans le secteur de la conservation et de l’actionenvironnemnetale à l’international. Dans le secteur scientifique, et particulièrement dans ledomaine de l’environnement où la recherche ne peut être dissociée de sa finalité d’application(Theys, 1991), le « transfert des connaissances » à la société occupe une bonne place dans lesdébats, les colloques et les conférences où sont d’ailleurs souvent invités les gestionnaires et lespraticiens (e.g. Hazard, 2009 ; Arlettaz & Mathevet, 2010). Le transfert des connaissances dans lechamp de l’enviornnement étant toujours en deçà des attentes, à la fois des chercheurs et despraticiens, il devient le thème central de nombreux programmes de recherche (Jollivet, 2010) etoccupe une place importante dans la problématique plus générale des rapports entre science etsociété (Bonneuil, 2004). Dans le secteur de la conservation (cette fois dans le monde desgestionnaires et des porteurs de projets), le « transfert » renvoie à la problématique de la légimitéde l’intervention des organisations, souvent occidentales, dans les pays en voie de développement(Bouquet, 2007). Notons que nous parlons ici du domaine de l’environnement, mais ces196 « Afin d’offrir un cadre structurant à notre action, notre mission a été déclinée en un objectif spécifique quiprécise notre cadre d’intervention, et affirme notre cœur de métier : Améliorer la compréhension interdisciplinairedes écosystèmes des zones humides méditerranéennes et de l’écologie de leurs espèces, transférer ces connaissanceset les utiliser pour promouvoir leur conservation et leur utilisation rationnelle ».359