Docteur en Sciences de gestion Mention ... - Tour du Valat

Partie 2 – Ancrage dans des cas concrets d’actions environnementalesen juillet ». D’autres travaux ont été réalisés, notamment une thèse dont le produit est un outil desuivi des marais par télédétection (Davranche, 2008). Par ailleurs, la TdV a initié une démarche ensollicitant l’association des autres gestionnaires d’espaces protégés de Camargue suite auxproblèmes répétés d’infractions à la réglementation de la chasse. Une lettre a été adressée par cesgestionnaires à la direction de l’ONCFS qui leur a rendu visite et a présenté un plan de garderieplus strict qui semble avoir déjà pris effet.Ces projets et ces interventions « sont faites au coup par coup » (TdV, com.pers, 2010) et pourraientparaître décousues si on ne les replaçait dans la perspective plus large de l’ensemble des travauxréalisés autour de cette problématique, notamment ceux portant directement sur les espèceschassées et les pratiques cynégétiques.Bien qu’il concède que « pour les changements de pratiques concrets, on est encore en amont de ça, ou auxprémisses » (com.pers., 2010), le scientifique TdV responsable de ce programme a une approchedifférente qui est centrée sur un objectif de relation avec ces acteurs préalable à un objectif dechangement : « si on veut faire changer les pratiques, vraiment concrètes, il faut pouvoir parler aux gens. Il fautpouvoir être d’accord sur le fait qu’on n’est pas d’accord sur tous les objectifs sans faire blocage ». Il fautexpliquer que dans les années 1990, il y avait une rupture forte entre le monde cynégétique et lemonde naturaliste en Camargue, « il y avait des bruits qui couraient comme quoi il n’y avait plus de canardset que c’était de la faute des chasseurs qui prélevaient trop » (Ingénieur ONCFS, com.pers., 2010). Unchercheur du laboratoire CEFE-CNRS tenait des propos « justes, mais virulents sur les pratiques dechasse, la banalisation des milieux, etc. Et pour les chasseurs, les instituts scientifiques, la TdV, les gestionnairesd’espaces naturels, c’était pareil ». Depuis, les ingénieurs de l’ONCFS ont beaucoup contribué à fairechanger les idées des chasseurs sur la TdV, en rencontrant les gens sur le terrain, répétant que laTdV n’était pas opposée à la chasse mais plutôt attentive à certaines pratiques.Ainsi, l’objectif depuis les années 2000 était de rétablir le dialogue. C’est donc ce que lesscientifiques de l’ONCFS et de la TdV s’emploient à faire, notamment par la présence sur leterrain évoquée plus haut. La TdV se sert également des suivis en survol pour formaliser cesliens : une lettre mensuelle est envoyée à plus de 150 chasseurs et représentants de chasseurs etdepuis 2005, le logo de la Fédération de chasse des Bouches-du-Rhône figure en en-tête de cettelettre à côté de ceux de tous les gestionnaires d’espaces naturels. « Symboliquement, cet affichage du« travailler ensemble » est une avancée importante » (ONCFS, TdV, com.pers., 2010). Cet effort pourimpliquer les chasseurs dans les comptages (leur donner les résultats des comptages en survolpeut les inciter à donner leur tableau de chasse et leurs propres observations de terrain) consisteégalement à les réunir annuellement. « Dans un premier temps, il s’agissait de recréer les liens et faire que lesdénombrements ne soient plus un sujet fâcheux, que cela devienne de la routine et qu’on puisse parler d’autres168